Les Etats-Unis ont accusé mercredi la Chine de mener des cyberattaques sur leur sol, et lui ont imputé le piratage d'une base de données du géant de l'hôtellerie Marriott contenant des informations sur 500 millions de clients. « Notre relation avec la Chine est compliquée« , « ils mènent des opérations d'espionnage et d'influence ici aux Etats-Unis« , a déclaré le Secrétaire d'Etat Mike Pompeo lors d'un entretien sur la chaîne Fox. Interrogé sur des articles imputant l'attaque du Marriott à Pékin, il a ajouté : « c'est exact » et précisé que le gouvernement de Donald Trump travaillait à « repousser ces menaces chinoises sur l'Amérique« . Les Etats-Unis prévoient d'inculper prochainement des pirates chinois travaillant pour les services de renseignement ou l'armée de leur pays, et d'imposer des restrictions sur l'importation de matériel technologique, selon plusieurs sources citées par le New York Times. Les inculpations ne porteront pas sur cette intrusion dans une centrale de réservation du groupe Marriott, découverte en septembre et rendue publique le 30 novembre, précise le quotidien. Ces mesures pourraient fragiliser la récente trêve dans la guerre commerciale que se livrent les deux puissances, déjà mise à mal par l'arrestation au Canada, à la demande des Etats-Unis, d'une responsable du géant chinois des télécoms Huawei. Meng Wanzhou, 46 ans, a été remise en liberté sous caution mardi, mais reste sous le coup d'une procédure d'extradition. La base de données piratée du géant hôtelier contenait les noms, possiblement les coordonnées, et parfois également les numéros de carte bancaire et de passeport d'un demi-milliard de clients. Les services du renseignement américain n'ont pas encore formulé de conclusions définitives sur cette attaque qui aurait débuté il y a quatre ans. Mais « les premiers indices montrent que l'intrusion a été réalisée par des hackers liés au ministère chinois de la Sécurité d'Etat« , écrit le Washington Post en citant des sources anonymes. Les enquêteurs ont découvert des codes et des procédures semblables à celles utilisées par les pirates chinois, selon le New York Times.