La chercheuse et écrivaine marocaine Leila Messaoudi a été faite, lundi à Metz, Docteur Honoris Causa de l'Université de Lorraine, en France (nord-est), en signe de reconnaissance pour ses contributions pionnières dans le domaine de la sociolinguistique. L'Université a fait savoir que Leila Messaoudi, professeure émérite de l'enseignement supérieur au département de langue et littérature française de la faculté des lettres et des sciences humaines de Kénitra, a reçu cette distinction lors d'une cérémonie organisée au théâtre du Saulcy, relevant de l'Université de Lorraine et qui s'est déroulée en présence de plusieurs personnalités du monde de la culture et d'une délégation marocaine conduite par le président de l'université Ibn Tofail, Azzedine El Midaoui. C'est sur proposition du Centre de recherche sur les médiations (CREM), et plus précisément du professeur Driss Ablali, que Mme Messaoudi a reçu les titres et insignes de Docteur Honoris Causa de l'Université de Lorraine, a précisé la même source. La cérémonie, qui a été marquée par les interventions de la rectrice de l'académie Nancy-Metz, du président de l'université, du directeur de l'UFR sciences humaines et sociales de Metz, directeur du CREM et du Pr. Driss Ablali, a été ponctuée par une conférence sur « Les défis sociétaux de la sociolinguistique aujourd'hui », donnée par Leila Messaoudi. Créée en 1918, cette distinction honorifique, l'une des plus prestigieuses, récompense les personnalités aux qualités remarquables ayant contribué par leurs travaux au rayonnement des lettres, de l'art ou de la science. En l'espèce, il s'agit d'une reconnaissance à la femme et aux sciences sociales et humaines au Maroc, d'autant que Leila Messaoudi est la seule à s'être vue décerner ce titre dans le domaine de la sociolinguistique. Titulaire d'un doctorat de 3è cycle en 1979 en linguistique générale et appliquée à l'université Paris-Descartes, Mme Messaoudi a obtenu en 1990 son Doctorat d'Etat es-lettres en linguistique générale et appliquée à la même institution. Parmi ses principaux domaines de recherches figurent la linguistique générale, la lexicographie (bilingue français – arabe), la sociolinguistique appliquée, la sociolinguistique urbaine et le technolecte qui est le thème traité dans sa thèse d'Etat. Elle est l'auteure de nombreux articles scientifiques, dont « La fracture linguistique dans l'enseignement scientifique au Maroc: quelles remédiations? », « Urbanisation linguistique et dynamique langagière dans la ville de Rabat » et « Les technolectes savants et ordinaires dans le jeu des langues au Maroc ».