Trois candidats à la présidentielle sénégalaise, qui était prévue initialement le 25 février et repoussée au 15 décembre 2024, à savoir Mame Boye Diao, Bassirou Diomaye Faye et Malick Gackou, ont annoncé avoir saisi le Conseil constitutionnel pour obtenir la poursuite du processus électoral. L'Assemblée nationale du Sénégal (parlement) a adopté lundi soir un projet de loi reportant au 15 décembre prochain le scrutin prévu initialement le 25 février. Le Conseil constitutionnel avait publié le 20 janvier une liste de 20 candidats pour ce scrutin. Ce report prévoit en outre que le président Macky Sall, dont le deuxième mandat expire le 2 avril prochain, restera en place « jusqu'à l'installation de son successeur », selon la loi adoptée. Les députés de Benno Bokk Yaakaar (Unis pour l'espoir, mouvance présidentielle) et de Wallu Sénégal (Sauver le Sénégal) du Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition) ont procédé au vote, en l'absence des députés de l'opposition. Vivement opposés au vote, ces derniers ont été évacués de l'hémicycle par des gendarmes qui ont ensuite supervisé la poursuite des travaux. Samedi, le président Macky Sall avait annoncé, dans un message adressé à la nation, avoir abrogé le décret convoquant le corps électoral le 25 février, en attendant que soit résolu « le différend » entre le Conseil constitutionnel et Karim Wade, un candidat écarté de la présidentielle. Le fils de l'ex-président Abdoulaye Wade a accusé deux membres de l'instance judiciaire de corruption et de conflits d'intérêts. Sur la base de ces accusations, l'Assemblée nationale a mis en place une commission d'enquête parlementaire et accepté la demande de députés du PDS soutenant la candidature de Karim Wade d'examiner en plénière un projet de loi portant report de la présidentielle. Le groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar à l'Assemblée nationale estime que les conditions d'une élection ''présidentielle, libre et transparente'', le 25 février, n'étaient pas réunies, ce qui l'a amené à voter le report du scrutin au 15 décembre 2024. C'est la première fois depuis 1963 qu'une présidentielle au suffrage universel direct est reportée au Sénégal.