Dans un paysage économique et agricole marqué par une série de défis sans précédent, le Maroc se trouve confronté à une conjonction de circonstances complexes. En effet, en parallèle de l'impact considérable de l'embargo européen sur les produits pétroliers russes, le pays doit faire face à une sécheresse prolongée, exacerbant les difficultés liées à son approvisionnement en blé, une denrée cruciale pour son économie et sa sécurité alimentaire. Dans cette danse complexe des événements, les données économiques récentes soulignent une augmentation significative des importations de blé au Maroc. Cette tendance est alimentée par la nécessité impérieuse de compenser les pertes de récolte causées par la sécheresse persistante, qui affecte gravement les rendements agricoles nationaux. Selon les statistiques fournies par les autorités marocaines, les importations de blé ont augmenté de plus de 20% par rapport à l'année précédente, témoignant ainsi de l'urgence avec laquelle le pays cherche à garantir un approvisionnement stable en cette ressource vitale. Une nouvelle initiative gouvernementale vient d'être lancée pour constituer un stock stratégique de blé tendre, dans le dessein de garantir la sécurisation de 10 millions de quintaux pour une période de trois mois. Cette décision découle d'une opportunité créée par une baisse relative des cours, offrant ainsi un contexte favorable à la mise en place d'un stockage stratégique. L'Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses (ONICL) intensifie ses efforts en vue de constituer un stock stratégique de blé tendre. En effet, ce dernier vient de dévoiler la mise en œuvre d'un nouveau dispositif visant à soutenir la constitution d'un tel stock par les importateurs. Cette mesure se traduit par l'octroi d'une prime de stockage ainsi que d'une prime forfaitaire à l'importation. L'objectif est de sécuriser une réserve de 10 millions de quintaux pour une durée de trois mois. Il s'agit de la troisième opération de stockage stratégique lancée par l'ONICL. Dans cette démarche inédite, le gouvernement prend désormais en charge une portion des coûts liés à la constitution des stocks de blé par les importateurs, une pratique traditionnellement assumée par ces derniers. Cette mesure vise à dynamiser davantage les importations et à renforcer la sécurité alimentaire du pays. Toutefois, malgré cette initiative gouvernementale, des préoccupations subsistent au sein de la FNM (Fédération nationale des minoteries). En effet, les conditions météorologiques défavorables, marquées par une sécheresse persistante, ont entraîné une baisse des rendements agricoles cette année. Le stock national actuellement disponible ne suffit que pour deux à trois mois de consommation, suscitant ainsi des inquiétudes quant à la suffisance de l'approvisionnement en blé sur le long terme. De plus, la répartition déséquilibrée entre les importateurs crée des disparités dans l'approvisionnement en blé, accentuant ainsi les défis logistiques et économiques liés à cette situation. La situation actuelle met en lumière l'importance critique de la diversification des sources d'approvisionnement en blé pour le Maroc. Traditionnellement, le pays a dépendu en grande partie des importations en provenance de l'Union européenne, notamment de la France et de l'Espagne. Toutefois, l'embargo sur les produits pétroliers russes a entraîné une réévaluation des partenariats commerciaux du Royaume, le poussant à explorer de nouveaux marchés et à renforcer ses liens avec des fournisseurs alternatifs, tels que les États-Unis, le Canada et la fédération de Russie elle-même. Cependant, l'augmentation des importations de blé ne constitue qu'une partie de la réponse du Maroc à la crise agricole en cours. Le pays met également en œuvre une série de mesures d'adaptation et d'atténuation pour soutenir les agriculteurs locaux afin de prévenir une crise alimentaire qui pourrait se généraliser. Ces mesures comprennent des investissements dans des technologies agricoles innovantes, des programmes de conservation de l'eau et des incitations financières visant à encourager la diversification des cultures et à renforcer la résilience des communautés rurales face aux chocs climatiques. Malgré ces efforts, la situation reste quelque peu préoccupante au regard des effets combinés de l'embargo européen et de la sécheresse prolongée, mettant à rude épreuve les capacités du Maroc à assurer sa sécurité énergétique et alimentaire afin de garantir un avenir plus résilient et prospère.