À Rabat, au cœur des débats du Segment ministériel de la Conférence de Haut Niveau sur les pays à revenu intermédiaire, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita, s'est exprimé de manière résolue et claire lors d'une conférence de presse, abordant une multitude de sujets cruciaux, dont la récente visite de l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara, Staffan de Mistura, en Afrique du Sud, et ce, sur invitation de cette dernière. Le ministre marocain a tenu à rappeler avec fermeté les principes fondamentaux qui guident la coopération du Maroc avec l'ONU concernant le Sahara. D'une voix assurée, il a affirmé que ces principes étaient non négociables et indiscutables. Il est important de souligner que le Chef de la diplomatie marocaine n'a pas mâché ses mots, exprimant sans équivoque que les parties impliquées dans le conflit sont clairement identifiées et établies par le Conseil de sécurité des Nations unies, et que personne ne peut remettre en question cette réalité. Un point sur lequel le Maroc ne transigera pas. Le ministre a également rappelé que le Conseil de sécurité a expressément préconisé l'utilisation de tables rondes comme le seul mécanisme de négociation possible. C'est là une affirmation catégorique de la position du Maroc dans ce dossier complexe. Il a ensuite assuré que la seule solution acceptable pour le Maroc est l'initiative d'autonomie dans le cadre de la souveraineté marocaine, une déclaration qui ne laisse place à aucune ambiguïté. Mais Nasser Bourita ne s'est pas contenté de réaffirmer la position marocaine, il a aussi mis en avant l'importance de la transparence, du dialogue et de la coordination dans les efforts de médiation menés par les envoyés spéciaux de l'ONU. Il a souligné que lorsque ces principes ne sont pas respectés, le Maroc n'hésite pas à avertir et à prendre les mesures appropriées, une manière habile de rappeler que le Maroc ne tolérera pas les manquements à la transparence dans les négociations. En ce qui concerne le rôle de l'Afrique du Sud dans le conflit, le ministre a adopté un ton mesuré, mais incisif. Il a estimé qu'il était important de ne pas exagérer l'influence de Pretoria dans ce dossier. Une manière subtile de rappeler que l'Afrique du Sud ne peut pas prétendre à un rôle central dans cette question. Il a également souligné que malgré les tentatives de l'Afrique du Sud pour soutenir la fantomatique RASD, de nombreux pays ont retiré leur reconnaissance de cette entité. Une pique subtile en direction de Pretoria. Le Chef de la diplomatie marocaine a par ailleurs rappelé que l'Afrique du Sud n'a pas réussi à bloquer les résolutions du Conseil de sécurité favorables aux principes défendus par le Maroc. Il a mis en avant le fait que le Maroc est devenu membre de l'Union Africaine depuis six ans, malgré les obstacles potentiels dressés par Pretoria. Enfin, il a souligné la victoire du Maroc lors d'une récente élection pour la présidence du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, montrant ainsi que l'agitation de l'Afrique du Sud n'a aucun effet sur la position ferme du Maroc. En conclusion, le ministre des Affaires étrangères a clairement déclaré que l'attitude de l'Afrique du Sud n'avait jamais eu et n'aurait jamais d'impact sur la position du Maroc au Sahara. Cette déclaration témoigne de la détermination du Royaume à défendre ses intérêts et à maintenir sa position constante sur cette question complexe. La visite à Pretoria de Staffan de Mistura, à l'invitation du gouvernement sud-africain, visait à discuter de la question du Sahara avec des hauts responsables sud-africains, mais comme l'a souligné le ministre Bourita, elle ne saurait ébranler la détermination du Maroc à défendre ses principes et ses intérêts. Dans un registre empreint d'ironie, le ministre des Affaires étrangères a ajouté que « l'Afrique du Sud est un acteur marginal dans la question du Sahara marocain et le restera. Elle n'a ni l'influence ni l'efficacité nécessaire pour changer la donne. Si elle avait eu la capacité de changer la situation, elle l'aurait fait il y a vingt ans ». Une manière habile de minimiser l'importance de l'Afrique du Sud dans ce dossier. Il est également pertinent de rappeler que depuis sa reconnaissance du polisario en 2004, l'Afrique du Sud n'a jamais réussi à imposer son agenda au Conseil de sécurité de l'ONU lors de ses trois mandats. Une réalité qui met en lumière les limites de l'influence sud-africaine dans cette question. Le Maroc, cependant, a réussi à convaincre cinq pays de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) de reconnaître la marocanité du Sahara et d'y ouvrir des consulats. Une démarche diplomatique qui atteste de la force de la position marocaine dans la région. En somme, les déclarations du ministre des Affaires étrangères qui interviennent après celles du représentant permanent du royaume auprès des Nations unies, Omar Hilale, illustrent la détermination inébranlable du Maroc à défendre ses intérêts et sa position dans le conflit du Sahara occidental, tout en soulignant les limites de l'influence de l'Afrique du Sud dans ce dossier. Omar Hilale avait affirmé que « le Maroc ne permettra jamais à l'Afrique du Sud d'avoir un quelconque rôle dans le dossier du Sahara marocain. Pretoria a été et demeure toxique pour la question du Sahara marocain ».