Le Maroc, ayant une longue histoire de coopération militaire avec les puissances occidentales, fait actuellement face à des défis pour moderniser sa flotte de chars de combat en raison des répercussions des conflits mondiaux. Selon le site spécialisé Military Africa, les projets d'acquisition de chars israéliens Merkava MK3, américains M1A1 Abrams, et tchèques T-72M tardent et rencontrent des difficultés en raison des conflits au Moyen-Orient et en Europe de l'Est. Cela dit et malgré ces obstacles, les Forces Armées Royales (FAR) cherchent toujours à renforcer leurs capacités blindées terrestres conformément à la vision stratégique du Roi Mohammed VI dans le cadre de la modernisation de l'Armée marocaine. Les projets marocains sont entravés par les guerres en cours, affectant la capacité du Maroc à développer de nouveaux chars ou à moderniser les existants. x Publicité Cette situation pourrait nuire à la sécurité et à la dissuasion du pays, le forçant à trouver des alternatives pour obtenir des pièces de rechange militaires ou à négocier avec ses partenaires. Actuellement, les FAR disposent d'un peu plus d'un millier de chars de différents modèles, dont le T-72 et le VT-14, et dont certains nécessitant des mises à niveau pour répondre aux défis militaires du XXIe siècle. Par ailleurs, le Maroc et Israël avaient conclu un accord en juin dernier pour l'acquisition de chars Merkava MK3, mais la guerre entre Israël et le Hamas a entravé cet accord potentiel. Une des principales raisons avancées par les experts pour la suspension de cet accord conclu en juin dernier est que l'armée israélienne (Tsahal), engagée dans son conflit avec le Hamas, a besoin de toutes ses ressources, y compris des équipements déclassés comme les Merkava MK3 mises de côté depuis 2016, prévues pour être rénovées et cédées au Maroc pour 1,2 milliard de dollars. Mais ces accords n'ont que cinq mois ne sont pas tombés dans l'oubli pour autant. Ils sont actuellement en attente et nullement annulés. Ces engins, initialement réservés en vue d'une vente ultérieure, ont été affectés à l'équipement d'un bataillon composé de réservistes issus d'unités de chars, dissoutes, pour renforcer les capacités militaires d'Israël. L'alternative à cela pourrait être donc, l'acquisition de chars américains M1A1 ABRAMS, compte tenu du solide partenariat militaire entre le Maroc et les Etats-Unis. Cependant, la livraison de ces chars a été retardée en raison de la guerre russo-ukrainienne. Les chars tchèques T-72 destinés au Royaume avaient été transférés en Ukraine. En effet, les États-Unis avaient envoyé en Ukraine 45 chars T-72 réparés par la République tchèque, initialement prévue pour être fournis au Maroc. La société tchèque Excalibur Army aurait semble-t-il violé l'accord avec Rabat en transférant les chars T-72 en Ukraine sans autorisation, sur injonction des États-Unis. Jusqu'à présent, Rabat n'a reçu que 14 chars modernisés de la République tchèque parmi les 136 chars T-72B achetés à la Biélorussie. Mais ce chamboulement qu'on se le dise a plutôt trait aux promesses des Etats-Unis lors du sommet du Rammstein pour l'Ukraine qui avait eu lieu le 26 avril. L'Oncle Sam, effectivement promettait de fournir des aides matérielles aux pays ayant décidés de se débarrasser de leurs équipements militaires russes ou soviétiques. Ce qui préfigurait le remplacement de ces T-72 marocains par des M1A1 Abrams du surplus militaire américain. En tout l'armée marocaine disposait de 148 T-72, 136 T-72B et 12 T-72BK des stocks de l'armée Biélorussie achetés d'occasion en deux lots en 1999 et 2000. A l'époque, l'Etat-major marocain voulait constituer une brigade "Russe" basée au Nord du pays pour contrecarrer les divisions blindées algériennes. En plus de la modernisation de ses chars, le Maroc cherche à remplacer sa flotte de véhicules blindés obsolètes, tels que les VAB français, par des alternatives abordables comme les véhicules blindés finlandais PATRIA AMV. Les plans de remplacement ont été affectés par les conflits mondiaux, entraînant une augmentation de la demande et des prix sur le marché international. Rabat doit équilibrer ses intérêts stratégiques et budgétaires tout en garantissant l'accès à des véhicules blindés répondant à ses besoins opérationnels. En conclusion, la mise en œuvre de ces plans exigera du Maroc une planification et des négociations soigneuses avec ses partenaires, en veillant à la formation du personnel, à la maintenance des nouveaux véhicules, au transfert de technologie et à la participation locale à la fabrication de ces pièces.