Le Maroc fait figure de partenaire de choix des pays européens à la recherche d'énergies propres issues des énergies renouvelables. Cela a été au centre des discussions entre le Chef du gouvernement Aziz Akhannouch et le chancelier allemand Olaf Scholz ce week-end lors du G20 Compact with Africa organisé dans la capitale allemande, Berlin. Invité aux côté de 17 autres leaders africains choisis par l'Allemagne sur le total des pays du continent, le chef du gouvernement marocain, s'est entretenu avec le dirigeant allemand sur les opportunités offertes par le Maroc en termes d'énergies renouvelables en lui présentant le potentiel du royaume, devenu en quelques années leader africain voire même mondial en la matière. En effet, le Maroc, sous l'impulsion du Roi Mohammed VI, a cru au potentiel des énergies renouvelables dès 2009, avec le lancement de sa stratégie énergétique nationale. Le pays n'étant pas un producteur d'énergies fossiles, a décidé de trouver des alternatives, propres, en profitant de ses ressources naturelles, à savoir le vent et le soleil. Le Royaume a surtout cherché à sécuriser son approvisionnement en énergie tout en la mettant à disponibilité des Marocains à des prix compétitifs. Cela a été possible grâce à une approche combinée de projets solaires, éoliens et hydroélectriques. Aujourd'hui, le Maroc dispose d'une capacité d'environ quatre gigawatts d'énergies renouvelables, ce qui représente déjà à ce stade 40% de sa capacité totale de production d'électricité, et prévoit d'atteindre les 50% d'ici 2030. Grâce à cette stratégie, ses atouts naturels, et sa situation géographique, le Maroc est appelé à être prochainement le principal marché d'exportation d'électricité vers l'Europe, et cela l'Allemagne l'a compris après avoir vu l'engouement du Royaume-Uni et le méga projet X-Links, le câble sous-marin qui reliera les deux pays pour fournir de l'électricité « verte » produite au Maroc vers la Grande-Bretagne. En plus du mégaprojet de production d'énergie solaire thermique dans la région d'Ouarzazate, le pays mise aussi sur les panneaux solaires conventionnels, capables de produire trois fois plus d'électricité, sans oublier les interconnexions électriques et un gazoduc avec l'Espagne qui pourrait être la porte d'entrée vers l'Europe du gaz naturel produit en Afrique grâce au projet de gazoduc Maroc-Nigéria. Dans le cadre du G20 Compact with Africa (CwA), l'Allemagne a choisi d'inviter des pays déjà membres comme l'Égypte, l'Éthiopie, le Bénin, la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Maroc, le Rwanda, le Sénégal, le Togo et la Tunisie. En outre, des pays comme l'Afrique du Sud, le Nigéria, l'Angola, Maurice, le Kenya, la République démocratique du Congo, les Comores et la Zambie, ont été invités au sommet en tant qu'observateurs. L'Allemagne cherche à séduire les pays non membres, notamment le Nigéria, deuxième économie d'Afrique et dotée de réserves importantes de gaz, mais surtout parce que l'objectif du pays est d'atteindre la neutralité climatique en 2045. « Nous visons à atteindre la neutralité climatique d'ici 2045, et pour atteindre cet objectif, l'Allemagne aura besoin de grandes quantités d'hydrogène vert, dont nous importerons une grande partie d'Afrique, entre autres », a noté le chancelier allemand. Il a été question du renforcement de la coopération économique et commerciale en vue de définir des mesures concrètes pour stimuler les investissements dans domaines critiques, tels que l'énergie, le commerce, les infrastructures et les nouvelles technologies, entre autres. Le chancelier Scholz a affirmé que les pays en développement d'Afrique ont un grand potentiel en matière d'énergies renouvelables et de production d'hydrogène vert et insisté que la coopération entre son pays et les pays africains bénéficierait aux deux parties promettant d'injecter un financement supplémentaire de 4 milliards d'euros jusqu'en 2030 pour soutenir les investissements dans le cadre de l'Initiative Afrique-UE pour l'énergie verte. Prononçant un discours lors d'un sommet germano-africain sur l'investissement à Berlin, Scholz a déclaré que les pays européens devraient soutenir les pays en développement d'Afrique dans la recherche de solutions énergétiques respectueuses du climat. « S'ils choisissent la même voie de développement que nous avons empruntée en Europe ou en Amérique du Nord il y a environ 150 ans avec le pétrole, le charbon et le gaz, alors notre planète ne sera pas en mesure d'y faire face », a-t-il dit. Une coopération plus étroite entre l'UE et les pays africains peut promouvoir le développement social et économique tout en protégeant le climat et l'environnement, a-t-il déclaré dans son discours. « Les énergies renouvelables, les technologies respectueuses du climat, la construction d'une économie de l'hydrogène à travers les pays et les continents, la diversification économique, tout cela offrirait un potentiel incroyable pour une coopération plus étroite entre nous », a-t-il déclaré, ajoutant que cette collaboration bénéficierait aux deux parties. « De nombreux pays africains disposent d'un potentiel bien plus important que le nôtre en matière d'énergies renouvelables et de production compétitive d'hydrogène », a également ajouté le dirigeant allemand, soulignant être convaincu qu'il existe « de grandes opportunités pour élargir la coopération entre les entreprises allemandes et africaines ».