Alors que le secteur de l'éducation nationale est secoué par des mouvements de grève et des manifestations en réaction à l'adoption par le Conseil du gouvernement, du statut unifié des fonctionnaires de l'éducation nationale, « sans consensus final avec les syndicats« , l'Union Générale des Travailleurs au Maroc (UGTM) – Fédération Libre de l'Enseignement, appelle à la désescalade et au retour à la table des négociations. Dans un communiqué diffusé ce 8 novembre, en pleine grève de trois jours observée par le corps enseignant (7-9 novembre), l'UGTM invite les grévistes à reprendre leur travail et à faire confiance à l'exécutif. L'objectif de cette démarche, affirme la Centrale, est de ramener la stabilité dans le secteur, sachant que les premières victimes de ces perturbations sont les élèves. « Dans le cadre du partage de la responsabilité nationale face à la situation actuelle de l'enseignement public, marquée par des manifestations, et dans l'optique d'ouvrir des canaux de dialogue constructif, compte tenu de l'intervention directe du chef du gouvernement et de son engagement explicite à trouver des solutions satisfaisantes pour tous au travers d'un dialogue direct avec les syndicats de l'enseignement, nous appelons tous les membres du syndicat à suspendre toute forme de lutte et à reprendre le travail en signe de bonne foi« , peut-on lire dans le communiqué dont Hespress Fr détient copie. « Cela offrira l'opportunité de poursuivre des négociations sérieuses sous la supervision du chef du gouvernement », insiste l'UGTM. Il est toutefois important de noter que cet appel de la Centrale syndicale, affiliée au Parti de l'Istiqlal (PI), ne signifie pas nécessairement la fin immédiate du mouvement de protestation. Le secteur de l'éducation a été secoué par des crises successives au fil de cette dernière décennie, ce qui a donné naissance à plusieurs mouvements de contestation partageant des revendications communes et organisés en différentes coordinations. L'une de ces coordinations, celle des enseignants contractuels, compte pas moins de 100.000 adhérents et membres. La marche nationale du 7 novembre 2023 à Rabat, qui a atteint le Parlement, a rassemblé selon une source sécuritaire, plus de 40.000 manifestants, qui rejettent catégoriquement le nouveau statut unifié du corps enseignant. Il reste à voir si les grévistes consentiront à suspendre leur mouvement, si la situation pourra se calmer et si le gouvernement sera en mesure de trouver une solution à cette problématique touchant l'un des secteurs les plus vitaux du pays.