Les milieux algériens et du polisario se sont réjouis de l'absence de mention du soutien de l'Espagne à la marocanité du Sahara lors d'un discours du chef du gouvernement espagnol par intérim Pedro Sanchez, devant l'ONU. Ils y voient un retour sur la position exprimée par l'Espagne en mars 2022. Dans son deuxième discours devant l'Assemblée générale des Nations Unies, depuis que son gouvernement a annoncé la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur la région du Sahara, Pedro Sanchez, n'a pas fait allusion à une nouvelle position de l'Espagne dans le dossier. Il a seulement réitéré son exigence d'une solution politique à ce différend. « L'Espagne soutient la recherche d'une solution politique mutuellement acceptable pour les deux parties, dans le cadre de la Charte des Nations unies et des résolutions du Conseil de sécurité », a-t-il déclaré, sans mentionner les deux parties qui sont bien évidemment le Maroc et l'Algérie. Il s'agit effectivement de la deuxième fois que Pedro Sanchez s'exprime devant l'ONU sans parler de cette position. Toutefois, il s'est gardé de parler de « l'autodétermination », un terme que Madrid utilisait jusqu'au changement de position dans le dossier opéré il y a deux ans. Sanchez avait adressé une lettre au Roi Mohammed VI, le 14 mars 2022, confirmant que son pays considérait que l'initiative marocaine d'autonomie pour résoudre le conflit du Sahara représentait « La base la plus sérieuse, la plus réaliste et la plus crédible pour régler le différend« . L'Espagne a décidé de soutenir la proposition d'autonomie avancée par le Maroc comme seule solution à la question du Sahara. Cette solution s'inscrit parfaitement dans le cadre des efforts de l'ONU et des résolutions du Conseil de sécurité puisqu'elle représente un règlement politique, compatible avec les exigences d'un règlement juste à ce différend. La proposition d'autonomie a été saluée par la communauté internationale et montre le degré d'ouverture d'esprit et de compromis par le Maroc. Cette proposition est également saluée par les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU. Pedro Sanchez dont le pays a joué un rôle historique dans la création de ce conflit, notamment en colonisant le Sahara, et qui a continué à jouer sur les deux tableaux pendant de nombreuses années, s'est résolu à reconnaitre la souveraineté du Maroc sur le Sahara en estimant que la proposition d'autonomie était La base la plus crédible pour régler ce différend de manière définitive. Alors que la presse algérienne et les relais des séparatistes du polisario se sont empressés de crier victoire, il faut néanmoins rappeler un fait immuable: La décision prise par l'Espagne au sujet de sa reconnaissance de la marocanité du Sahara n'est pas une décision du gouvernement espagnol, mais une décision d'Etat. Elle n'est donc pas sujette à un quelconque débat ou changement. Le chef du gouvernement espagnol n'a pas besoin de rappeler devant l'ONU à chaque occasion qui se présente que son pays a reconnu la marocanité du Sahara, puisque de toutes les manières c'est un état de fait. Il peut par contre dire, comme il l'a mentionné, que l'Espagne soutient les efforts de l'Envoyé personnel pour le Sahara, Staffan de Mistura, et de souligner la pertinence des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, seules informations qui persistent à faire l'actualité. Il peut aussi, pour vendre une « meilleure » image de l'ancien colon, mentionner que l'Espagne cherche à payer sa dette en fournissant du soutien humanitaire aux camps des séquestrés de Tindouf en Algérie. Et pour ne pas froisser l'Algérie avec laquelle il entend améliorer ses relations économiques, et cela semble avoir porté ses fruits, Sanchez a simplement évité de mentionner cette information. Car au final, évoquer ou non la reconnaissance de la marocanité du Sahara dans un simple discours ne changera pas cette réalité.