Comme chaque année, le scénario estival se répète. Les touristes se plaignent « des prix exorbitants de certains hôtels marocains par rapport à leurs prestations médiocres ». De l'autre côté, de nombreux acteurs du domaine affirment que les établissements hôteliers dans toutes les régions du Maroc essayent de s'adapter au pouvoir d'achat de chaque touriste. Le débat sur les prix des hôtels revient généralement en cette période au cours de laquelle de nombreuses villes touristiques connaissent un afflux remarquable de visiteurs étrangers. Accessibles en voiture, en train, en autocars ou en avion, le Royaume offre des endroits de rêve qui incitent à passer des vacances « at home » et à oublier un peu la Costa del Sol, Lisbonne, Istanbul ou la Valette. Cependant, les prix pratiqués dans certains établissements hôteliers sont qualifiés par les clients d'« exagérés », le rapport qualité/prix, les services étant en-deçà des attentes légitimes des citoyens. Toutes les villes sont concernées mais la palme de la cherté revient à Marrakech, Agadir et Tanger qui détiennent les trois places du podium des prix exorbitants des nuitées, parfois dans des hôtels qui n'ont des 4 ou 5 étoiles que le nom. En effet, cette année, la situation est encore plus compliquée en raison de la hausse importante des produits de consommation et du gasoil. De ce fait, cette polémique prend une tournure de plus en plus sérieuse. Cependant, d'autres ont un point de vue différent lié au fait que « les offres touristiques au Maroc doivent rester standards et valorisées dans l'esprit des clients, car un tourisme économe et bon marché ne contribuera pas à construire un secteur générateur de revenus ». « Ce problème s'explique par plusieurs facteurs, entre autres l'afflux des touristes pendant les mois de juillet-août, en particulier les MRE », nous indique un opérateur touristique, notant que « face à cette forte demande boostée par les MRE, on a une offre touristique au Maroc qui répond à tous les niveaux ». Selon lui, « le touriste en quête du luxe le trouve, et celui qui recherche des prix abordables les trouve aussi. A côté des hôtels, le Maroc dispose des auberges. Cette diversité est la vraie richesse de l'offre touristique marocaine ». De son côté, Lahcen Haddad, ancien ministre du Tourisme, contacté par Hespress Fr, souligne qu'en « évoquant les prix élevés des services touristiques, nous devons penser essentiellement à comment les rendre accessibles au citoyen marocain, car l'étranger est capable de supporter les dépenses parce qu'il choisit à l'avance les hôtels où il va passer ses vacances ». « De plus, les stratégies nationales liées au tourisme ne doivent pas se concentrer sur l'aspect quantitatif, c'est-à-dire le nombre de touristes qui viendront au Maroc », estime Lahcen Haddad, qui affirme que « nous devons plutôt nous concentrer sur leur valeur ajoutée ». Il relève à ce propos que « les hôtels marocains sont tenus, à leur tour, de fournir des services au niveau du dévouement à cette image et à ces stratégies qui permettraient de réaliser le développement économique à travers le secteur du tourisme ». « Le nombre de touristes qui viendront au Maroc n'est pas le point principal, mais plutôt la valeur qu'ils apporteront, les revenus qu'ils créeront et la promotion qu'ils ajouteront au pays », fait remarquer Haddad. Pour conclure: « Le tourisme est un secteur vital au Maroc, qui emploie une main-d'œuvre importante. Il faut donc inciter les hôteliers à inscrire les salariés à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale et à leur offrir des salaires décents et par conséquent, ils sont appelés à fournir des services de qualité aux visiteurs ».