Les radiologues seront-ils bientôt remplacés par l'Intelligence artificielle (IA) ? Une nouvelle étude réalisée en Suède et publiée ce mercredi estime que l'Intelligence Artificielle pourrait être utile dans le dépistage du cancer du sein. Après le monde de l'art et du cinéma, vient le tour du secteur médical. L'Intelligence Artificielle pourrait être utile en médecine, et en particulier aider au dépistage du cancer du sein, c'est du moins ce que conclut une étude parue ce mercredi dans le magazine spécialisé The Lancet Oncology. Réalisée en Suède sur quelque 80.000 femmes divisées en deux groupes, cette étude a permis de tester les performances de l'Intelligence artificielle à travers la réalisation d'une mammographie, un examen classique de dépistage du cancer du sein. Le premier groupe de patientes a été examiné par deux radiologues, et le second par un seul radiologue, épaulé de l'IA. Le groupe assisté par l'IA n'a pas enregistré de moins bonnes performances : légèrement plus de cancers y ont même été détectés. Avec un seul radiologue étant nécessaire dans la procédure impliquant une IA, l'usage de cette technologie pourrait éventuellement réduire de moitié la charge de travail de ces médecins. Ces résultats sont prometteurs car le dépistage est largement considéré comme l'une des principales manières pour lutter contre le cancer du sein. Le cancer du sein est connu pour être le plus fréquent chez les femmes mais, également, le plus meurtrier de tous. Selon les dernières données épidémiologiques au Maroc dévoilées le 21 janvier dernier à l'occasion de la première journée Nationale Du Registre Des Cancers sous le thème « Surveillance du cancer au Maroc- Passé, Présent et Futur », le cancer le plus fréquemment diagnostiqué est celui du poumon chez les hommes et celui du sein chez les femmes. Par ailleurs, les experts au Maroc alertent sur l'augmentation régulière du nombre de cancers qui dépasse désormais les 50.000 cas par an, alors qu'il avoisinait 48.000 cas en 2019. De ce fait, cette invention numérisée révolutionnera la médecine en réduisant à moitié la charge de travail des professionnels, chose qui assurera un meilleur diagnostic en une durée limitée. Pour autant, il est trop tôt pour conclure à l'intérêt réel de l'IA dans le domaine : il faudra plusieurs années pour savoir si elle a été aussi efficace qu'un double avis humain. Pour ce faire, les chercheurs compareront dans deux ans le taux de cancers qui auront échappé au dépistage mais auront été diagnostiqués dans l'intervalle. Ces premières données laissent aussi planer une incertitude sur le risque de « surdiagnostic », à savoir de repérer des lésions qui n'auraient pas évolué en cancers dangereux sans traitement. Cette question du surdiagnostic est au cœur de certaines critiques sur le bien-fondé du dépistage généralisé, même si la recherche confirme de plus en plus clairement son intérêt pour réduire la mortalité du cancer du sein. Le risque de surdiagnostic « doit encourager à la prudence quant à l'interprétation des résultats », a prévenu dans un commentaire au Lancet Oncology le cancérologue Nereo Segnan, étranger à l'étude, tout en reconnaissant son caractère prometteur. Dans la même perspective, de jeunes étudiants marocains de l'Ecole Mohammedia d'Ingénieurs (EMI) sont en train de lancer sur le marché un premier scanner intelligent pour diagnostiquer à temps et de manière efficiente le cancer de sein.