A l'occasion de l'octobre rose, plusieurs initiatives sont lancées au Maroc, afin de sensibiliser la population au dépistage du cancer du sein qui continue de faire de nombreuses victimes. Le cancer du sein reste le premier cancer féminin, 1 femme sur 8 sera atteinte par ce cancer au cours de sa vie. En 2019, 10.414 nouveaux cas de cancer du sein ont été diagnostiqués dans le Royaume, les femmes âgées entre 45 et 49 ans sont les plus touchées par ce type de cancer. Chaque année au mois d'octobre, des institutions, des entreprises et des citoyens du monde entier unissent leurs forces pour soutenir une cause commune, celle de sensibiliser à l'importance des mesures de prévention du cancer du sein comme le dépistage par mammographie. La plupart des actions autour de l'octobre Rose visent également à participer à la lutte contre le cancer du sein à travers un soutien financier et des dons au profit d'institutions de recherche sur le cancer du sein. Au Maroc, le cancer du sein constitue un véritable problème de santé publique, et il est le plus fréquent puisqu'il représente environ 5 cancers sur 10 chez la femme, diagnostiqué à des stades très tardifs ce qui retarde sa prise en charge thérapeutique et rend difficile sa guérison Contactée par Hespress FR, le Dr. Narjiss Berrada, spécialiste en oncologie à Rabat fait état de 10 000 àt 12 000 nouveaux cas du cancer du sein chaque année, ce qui représente 38% . « Le cancer du sein est une maladie qui a des particularités. Quand on le diagnostique à un stade précoce, c'est une maladie dont le taux de guérison est important. Plus on le détecte tôt, plus la patiente à de chances de guérir et de ne pas avoir besoin de chirurgie lourde », nous explique-t-elle. « Le dépistage est devenu quelque chose de primordial dans la prise en charge des patients et de la femme marocaine en général. Il doit être fait à partir de l'âge de 45 ans jusqu'a 70 ans, à travers des mammographies qui vont être faites à un rythme de chaque deux ans chez la femme« , a-t-elle ajouté. L'autopalpation, une solution pour détecter les premiers signes En plus des examens pratiqués en cabinet, les médecins encouragent les femmes à réaliser des autopalpations de leurs seins régulièrement. Cet auto-examen peut aider à dépister précocement des anomalies comme des cancers du sein. « Ce qui est recommandé en plus c'est de faire l'auto-palpation, c'est à dire d'apprendre aux femmes de palper leurs seins, comme ça si elle remarquent quelque chose d'inhabituel, cela peut être détecté tôt », explique Dr Berrada, qui fait référence à l'application Salamti. « Le but de l'application Salamti est d'apprendre aux femmes à connaître leur anatomie et les encourager à l'auto-palpage. Dès qu'il y a le moindre signe il faut faire la mammographie », fait elle noter. Salamti a été conçue, en collaboration avec des cancérologues, pour rappeler et guider les femmes dans les étapes de l'autopalpation. Destinée à toutes les femmes, son but est de sensibiliser à l'autopalpation des seins et ce tout au long de l'année et pas seulement durant le mois d'octobre » expliquent les initiateurs de cette application. Grâce à cette application, les femmes peuvent apprendre à faire l'autopalpation, planifier leurs rappels mensuels automatiques, ou encore s'informer sur le cancer du sein et ses facteurs de risque. En effet, les femmes ne savent pas forcément comment pratiquer une autopalpation ou elles oublient de la faire, entre leurs occupations quotidiennes. Un dépistage à l'échelle nationale Depuis la mise en œuvre du PNPCC en 2010, le cancer du sein fait l'objet d'un dépistage à l'échelle nationale, celui du cancer cervical est proposé au niveau de six régions et sera étendu à l'ensemble des Etablissements de soins de santé de base d'ici maximum cinq ans. Les services de diagnostic précoce de ces deux cancers sont actuellement disponibles au niveau des centres de référence de santé reproductive. Tous les types de traitements (chimiothérapie, radiothérapie et chirurgie). « Pour l'octobre rose, le dépistage fait partie du plan cancer qui a été développé avec la Fondation Lalla Salma et le ministère de la Santé depuis 2010. Au niveau du public, tous les centres de santé bénéficient d'un programme de diagnostic du cancer du sein dans lesquels les femmes sont vues soit par des médecins soit par des sages femmes », affirme la spécialiste. Pour ce qui est de la sensibilisation, l'experte explique qu'avant la propagation du coronavirus, il y avait de nombreuses campagnes, dont les caravanes médicales qui se faisaient au mois d'octobre, lorsque les médecins, directeurs régionaux des hôpitaux ou associations se déplaçaient, munis d'un mammographe, dans les quartiers les plus précaires. Le Dr nous explique être dans l'attente de l'amélioration de la situation épidémiologique du pays pour reprendre les routes. « Le dépistage est très important, c'est une culture à inculquer. C'est une maladie fréquent et on sait qu'il y a une femme sur 6 qui aura le cancer du sein dont les facteurs de risques sont nombreux comme l'âge, la génétique, l'alimentation ou encore le mode de vie », affirme Dr Berrada. « Ce qui peut nous protéger est une alimentation équilibrée et saine, la pratique régulière d'une activité physique et un IMC dans la moyenne », conclut-elle.