L'événement commémoré ce mercredi 19 juillet par tous les musulmans du monde est le nouvel an de l'hégire. Les musulmans célèbrent donc, dans le calendrier lunaire hégirien, le 1er Muharram de l'an 1445. Cette date correspond à l'hégire, le jour annonciateur du début de l'exil du prophète Mohammed de la Mecque vers Médine en 622. Une date qui passe presque inaperçue chez les Marocains. Les rares fidèles fêtent cette occasion, d'autres, préfèrent se réserver pour l'Achoura, célébrée dix jours plus tard et considérée comme la véritable fête du mois saint de Muharram, le Maroc étant une terre de brassage culturel où les us et coutumes religieuses constituent une richesse indéniable. Jour férié en sa qualité de fête religieuse, « le 1er muharram est un moment fort de retrouvailles et de convivialité que je ne veux en aucun cas rater. Profitant des vacances, je prépare du couscous et j'invite mes chers amis et proches pour partager cette joyeuse occasion », nous déclare Meryem Adlouni Alami, professeure de littérature. Un couscous à la viande séchée ou encore une Rfissa au poulet beldi, sont des plats indétrônables. Le goût culinaire est au rendez-vous, chaque région du pays fête ce jour sacré selon ses traditions. « Des familles amazighes fêtent ce jour en préparant "Herrbel", soupe de blé concassé et de lait entier. Elles préparent également à cette occasion de petits pains ronds incrustés de raisins secs», a ajouté notre intervenante. Cette date est aussi celle qui a ouvert une nouvelle page glorieuse pour la destinée de l'Islam. C'est la naissance de la Oumma. Le mois de Moharram est également l'un des quatre mois sacrés du calendrier musulman avec Rajab, Dou Al Qieda et Dou Al hijja. Son nom dérive du mot arabe « Haram », qui signifie « Interdit », a-t-elle souligné, ajoutant que « c'est un mois qui porte un caractère sacré très spécial, et tous les musulmans sont appelés à partager de la bonne humeur, de l'amour et de la paix ». La soirée de ce jour connaît un rituel différent, les femmes mettent du henné, la musique andalouse marocaine se fait entendre de toutes les maisons. Les familles se régalent de pâtisseries dont le miel représente le composant principal, en sa qualité de symbole solaire, de pureté, de piété et de douceur. Le nouvel an Hégirien, selon cette chercheuse, n'est pas fêté comme il se doit, à l'exception de certaines familles qui tiennent encore à perpétuer la tradition de leurs aïeux. Les jeunes marocains veulent ressusciter cette tradition à travers les réseaux sociaux et les envois de SMS. Cependant c'est une conscience limitée au virtuel et aux envois des messages, à travers laquelle les Marocains tentent de retrouver l'identité musulmane.