Le Wali de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri, a souligné, mardi à Rabat, la nécessité de modernisation des systèmes de paiement pour faire face à la hausse de la circulation fiduciaire au Maroc. « Il faut une modernisation des systèmes de paiement et un changement de paradigmes au niveau de la technologie », a indiqué Abdellatif Jouahri lors d'un point de presse à l'issue de la deuxième réunion trimestrielle du Conseil de BAM au titre de l'année 2023, en réponse à une question relative aux mesures à même de faire face à la hausse de la préférence pour le cash. Il a, dans ce sens, relevé la nécessité d'un « changement de culture », à travers plusieurs actions, à titre d'exemple, le recours au « mobile banking » pour l'octroi des futures aides gouvernementales, afin d'accélérer la généralisation de cette technique et faciliter son adoption. « Dans notre pays, le cash est une tradition parce qu'il est facile et sans risques », a-t-il fait remarqué, notant que la hausse reflète aussi le poids élevé de l'informel qui représente environ 30% du PIB. Revenant sur les principales causes, Abdellatif Jouahri a mis l'accent sur les effets de la crise sanitaire, outre la hausse des arrivées touristiques et des transferts des Marocains résidant à l'étranger (MRE). Après trois hausses successives d'un total de 150 points de base, le Conseil de BAM a décidé de marquer une pause dans le cycle de resserrement de la politique monétaire et de maintenir inchangé le taux directeur à 3%. Les décisions du Conseil, lors de ses prochaines réunions, tiendront compte notamment de l'évaluation approfondie et actualisée des effets cumulés de ses hausses de taux et de l'impact des différentes mesures mises en place par le gouvernement pour soutenir certaines secteurs d'activité et le pouvoir d'achat.