L'ancien ambassadeur de France à l'ONU, Gérard Araud, a commenté la question du Sahara marocain et les relations entre la France et le Maroc, accusant le royaume de faire un « habituel chantage » après la reconnaissance américaine de la marocanité d Sahara. Sur Twitter, l'ancien ambassadeur de France aux Nations Unies (2009-2014), a commenté la situation des relations tendues entre les deux pays. Selon lui, le Maroc serait habitué à faire du chantage suite à ce qu'il a qualifié de « volte-face américaine » sur le Sahara. « En gros, c'est l'habituel chantage marocain sur le Sahara Occidental à la suite de la volte-face américaine alors que, pendant des décennies, la France a été seule pour défendre les intérêts marocains au Conseil de Sécurité », a-t-il écrit dans un « repost » d'un tweet s'alarmant de l'absence d'un nouvel ambassadeur du Maroc à Paris. Ce tweet intervient alors que cela fait 4 mois que l'ancien ambassadeur du Maroc en France, Mohamed Benchaaboun, a été nommé directeur général du Fonds Mohammed VI d'investissement, sans que personne ne soit nommé à sa place. Répondant aux questions de ses followers dans les commentaires suivant son tweet, le diplomate français a ajouté qu'il aurait « passé des nuits à défendre le Maroc au Conseil de Sécurité au nom de la France, y compris face aux États-Unis », sous-entendant que les Etats-Unis, avant la décision de Donald Trump de reconnaitre la souveraineté du Maroc sur le Sahara, étaient contre le royaume et ses intérêts suprêmes. Il a poursuivi dans une réponse à une question sur l'utilisation de l'expression « volte-face américaine » que les Etats-Unis ont « combattu le Maroc sur ce sujet au Conseil de Sécurité pendant des décennies face à la France amie du Maroc » et qu'ils ont « changé de de position à 180 degrés » sous la présidence de Donald Trump. Le diplomate était le représentant de la France aux Nations Unies, et au Conseil de sécurité, l'organe exécutif des Nations Unies et où la France a un siège permanent et un droit de Veto. Un internaute a demandé à Gérard Araud pour quelles raisons la France ne reconnaissait pas la marocanité du Sahara si elle défendait le Maroc sur ce dossier, tout en se posant la question de si cela était dû à une « peur de l'Algérie ». Le diplomate a éludé la première question, et a répondu à la seconde, en indiquant: « Je ne pense pas que 150 pays dans le monde ont peur de l'Algérie. Ils respectent les résolutions du Conseil de Sécurité. » Les Marocains recadrent le diplomate français Les réponses de Gérard Araud n'ont pas convaincu les internautes qui ont signalé que la France ne défendait que ses intérêts à elle, et qu'elle voulait se donner le beau rôle alors qu'en réalité c'est elle qui est à l'origine de ce mal. Les internautes lui ont ainsi rappelé le vol des terres marocaines du Sahara oriental par la France pour les intégrer à l'Algérie. Certains sont allés plus loin en estimant que c'est la France qui faisait du chantage au Maroc avant la reconnaissance des Etats-Unis en l'échange de juteux contrats et estimant qu'à présent la France a perdu ses éléments de pression. « Il n'y a pas de défense gratuite en géopolitique, vous aviez des contreparties que vous n'avez plus », a déclaré un abonné. D'autres commentateurs ont ajouté que la France défendait le « statut quo » dans le dossier du Sahara, et que son intérêt c'est de ne pas voir ce problème réglé de ci-tôt, en l'interpellant sur les pays qui soutiennent réellement le Maroc dans ce dossier. Les internautes n'ont pas manqué de rappeler au diplomate qu'ils n'ont pas la mémoire courte. Et en réponse à sa phrase « je ne vois pas en quoi mon pays est concerné », les internautes lui ont rappelé l'opération Ecouvillon du 10 février 1958, alors que le Maroc était tout juste indépendant de la colonisation française. Deux ans après l'indépendance du Maroc, l'Armée de libération marocaine au Sahara, a estimé qu'il fallait libérer tout le Maroc de la colonisation, y compris de celle de l'Espagne. Mais la France et l'Espagne ont comploté et se sont alliées pour réprimer l'Armée de libération au Sahara. Pour cette opération, la France a attaqué par sol et par air, en mobilisant 5 000 hommes, 600 véhicules et 70 avions en soutien logistique aux 9 000 soldats espagnols.