Faute de pouvoir s'en prendre directement aux Etats-Unis, le Polisario et ses relais dans certaines associations des droits de l'Homme attaquent la France. Gérard Araud, ambassadeur de la France auprès de l'ONU, a répondu aux attaques du Polisario et de HRW. Détails. La France n'a pas menacé d'user de son droit de véto contre une résolution du Conseil de sécurité appelant à un élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l'Homme. Et c'est son ambassadeur à l'ONU, Gérard Araud qui vient de l'annoncer sur son compte twitter : «Une fois pour toutes, et je m'arrête ici. La France n'a pas menacé d'utiliser son droit de veto, directement ou pas. Le dernier veto français au Conseil de sécurité était dans les années 80». Le diplomate ajoute que son pays «prendra sa décision sur la base d'une proposition s'il y en a une». Araud répond au Polisario Les propos de Gérard Araud sont un sérieux démenti aux allégations du représentant du Polisario à l'ONU, Boukhari Ahmed, que nous avions, d'ailleurs, rapportées, hier, dans un précédent papier. La même position a été, d'ailleurs, exprimée par le chef du bureau de Human Rights Watch à New York, Kenneth Roth. Celui-ci a écrit sur son compte Twitter : «Honte à la France qui fait le sale boulot du Maroc, menaçant d'opposer son veto à la surveillance des droits de l'homme par la mission de l'ONU au Sahara occidental», rapporte une dépêche Reuters. La même source avance que deux diplomates du Conseil aurait déclaré jeudi à Reuters qu' «il serait inutile pour les Etats-Unis de proposer d'élargir le mandat de la MINURSO aux droits de l'homme alors que le Maroc va s'opposer et la France va probablement y opposer son veto». C'est plus facile d'attaquer la France que les Etats-Unis Force est de constater que ni le Polisario ni ses relais au sein des associations internationales ne souhaitent déclencher une confrontation directe avec l'administration Obama. En revanche, la France, qualifiée d'allié traditionnel du Maroc, est une cible plus facile à critiquer. Pourtant en dépit de la proximité avec Rabat, Paris n'avait pas menacé d'user de son droit de véto, en avril 2013, contre le projet de résolution américain visant à élargir le mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l'Homme au Sahara occidental. En réalité, sur la question du Sahara, c'est Washington qui est devenu, depuis plusieurs années, l'acteur principal. Preuve en est les nominations de deux médiateurs de l'ONU de nationalité américaine, James Baker (mars 1997-juin 2004) et Christopher Ross, en mission depuis 2009. Mieux encore, ce sont les représentants des Etats-Unis qui rédigent le projet de résolution et le présentent ensuite aux autres pays du Club des amis du Sahara occidental. C'est dire le rôle déterminant de l'Oncle Sam dans ce conflit.