Bien que le Conseil de la concurrence a appelé les entreprises à revoir et mettre fin à la pratique de « surtaxation » des paiements en ligne qui impacte le pouvoir d'achat des consommateurs, il semble que celles-ci persistent dans leur comportement pour continuer à en tirer profit. Le Conseil de la Concurrence a relevé, dans un communiqué diffusé mi-mai, que certaines entreprises opérant dans différentes secteurs d'activités économiques et permettant le paiement en ligne de leurs services, font supporter la charge de ce service à leurs client en sus de la facture à payer, notant qu'en recourant au paiement électroniques, ces entreprises réduisent significativement leurs coûts d'exploitation et d'investissement liés au recouvrement des factures. Il a considéré que cette pratique, non justifiée économiquement, est abusive et pourrait fausser le jeu libre de la concurrence sur les marchés concernés en procurant des avantages indus à certains opérateurs, leur permettant de renforcer leurs positions sur le marchés et ce, au détriment des consommateurs. En ce sens, le Conseil avait appelé ces entreprises à revoir leurs pratiques en la matière et s'est dit se réserver le droit de lancer des procédures à l'encontre de celles qui persisteraient dans cette pratique préjudiciable au développement de la concurrence dans les marchés numériques de l'économie du pays et au chantier de digitalisation dans lequel le Maroc s'est lancé. Toutefois, le 1er juin, de nombreux internautes ont fait circuler, sur les réseaux sociaux, des images documentant le paiement de factures via Internet, y compris ces frais qui sont toujours extraits de leurs comptes, critiquant l'exploitation du consommateur par ces entreprises. Pour ces internautes, les frais sont illégaux et cette pratique est qualifiée de « fraude » et de « vol, affirmant que cela exige l'intervention des autorités compétentes pour arrêter les entreprises impliquées dans ces « violations ». Ahmed Rahhou, président du Conseil de la Concurrence, avait révélé, dans une déclaration précédente à Hespress, que ces entreprises avait collecté, par ces pratiques, des millions de dirhams mensuellement sans aucune justification. Rahhou a affirmé que le Conseil dispose d'une liste prioritaire d'entreprises impliquées dans ces pratiques, dont le nombre oscillent entre 20 er 30, et qui évolue rapidement, soulignant que l'institution leur écrira afin de mettre fin à cette pratique qui nuit au pouvoir d'achat des consommateurs. « Nous attendions que les entreprises répondent à l'appel du Conseil de la Concurrence« , a déclaré Bouazza Kherrati, président de la Fédération Marocaine des Droits du Consommateur (FMDC). « Cependant, nous avons été surpris qu'il n'y ait eu aucun changement au cours du nouveau mois« , a-t-il ajouté. Kherrati a précisé, dans une déclaration à Hespress, que « nous condamnons les entreprises qui obligent le consommateur à payer par voie électronique et le prive de son droit au choix qui est devenu opprimé par les lobbies qui ne pensent qu'au profit« . Le président de la FMDC a estimé que cette situation est contraire aux exigences de la loi 31-08, qui stipule la liberté de choix pour le consommateur, indiquant que certains fournisseurs « ont délégué ce mode de paiement aux applications, et c'est une procédure qui n'a rien à voir avec le consommateur qui ne devrait pas payer pour cela« . En ce sens, Kherrati a appelé l'État à intervenir et à empêcher de traiter le consommateur comme source de profit, et a appelé le consommateur marocain à s'unir et à prendre conscience de ses droits afin de confronter ces pratiques. Et pour conclure, Kherrati souligne: « Nous demandons au consommateur d'éviter ce genre de paiements, afin que ces entreprises et ces lobbies cessent d'exploiter la faiblesse de l'application de la loi. Nous exigeons seulement l'application de la loi et son respect, et l'arrêt de ces transactions électroniques ».