Les entreprises qui facturent à leurs clients des frais supplémentaires pour le paiement en ligne devront rapidement revoir leurs pratiques après un communiqué du Conseil de la concurrence. L'organisme de contrôle de la concurrence a remarqué des pratiques qui tranchent avec les orientations du pays, visant une plus grande digitalisation et une facilitation des procédures numériques. L'institution dirigée par Ahmed Rahhou, a ainsi alerté les entreprises qui facturent des suppléments aux clients en plus des prix des services proposés lors du paiement en ligne. Ces entreprises opèrent dans plusieurs secteurs d'activités économiques, précise le Conseil de la concurrence. Alors que beaucoup de Marocains ont choisi d'opter pour les solutions de paiement digital pour simplifier leur quotidien et éviter de perdre des heures dans des files d'attentes pour s'acquitter de leurs factures d'eau, d'électricité, de virements ou transferts bancaires, d'abonnement téléphonique... cette pratique porte préjudice à leur poche mais remplit surtout celles de ces opérateurs économiques sans raison valable. Pourtant, ces entreprises qui rajoutent des marges sur le dos des clients, font des économies en passant au paiement en ligne, notamment en capital humain, en recouvrement, et de coûts d'exploitation, mais aussi de temps, ce qui leur permet de traiter leurs factures plus rapidement. Le Conseil de la concurrence a tranché: Cette pratique «est abusive et pourrait fausser le jeu de la libre concurrence sur les marchés concernés en procurant des avantages indus à certains opérateurs, leur permettant de renforcer leurs positions sur lesdits marchés, et ce, au détriment des consommateurs». L'institution appelle les acteurs économiques pratiquant cette facturation de frais supplémentaires à revoir leurs méthodes et indique se réserver le droit d'ouvrir des procédures contre ceux qui persisteraient dans cette pratique préjudiciable au développement de la concurrence dans les marchés numériques. Le Conseil explique que sa mise en garde par la nature de cet ajout injustifié économiquement mais aussi parce qu'il touche au pouvoir d'achat des Marocains, sans oublier qu'il freine le développement et la croissance de la digitalisation du pays et tranche avec la stratégie nationale pour le développement du digital dans le Royaume.