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Sachets de nicotine "Pablo" : Cette dangereuse tendance qui menace nos jeunes [INTEGRAL]
Publié dans L'opinion le 25 - 02 - 2025

Discrets et puissants, les sachets de nicotine «Pablo» font fureur chez les jeunes marocains, envahissant les comptoirs des buralistes. De petits sachets de nicotine sans fumée qui paraissent inoffensifs, mais dont les dégâts peuvent aller jusqu'au décès.
Dans une petite échoppe animée de l'emblématique quartier casablancais Aïn Chock, Youssef, 19 ans, tend un billet froissé au buraliste derrière son comptoir encombré. La boutique bourdonne de clients venus acheter cigarettes, bonbons ou cartes de recharge téléphonique, mais lui, il est là pour tout autre chose. D'un geste rapide, le vendeur lui glisse un petit sachet aux couleurs vives marqué «Pablo». «C'est fort, fais gaffe», prévient-il en rangeant la monnaie. Youssef hoche la tête avec un sourire confiant avant de glisser le sachet dans sa poche. Mais parmi les jeunes, un nouveau produit fait son chemin : les sachets de nicotine, discrets, accessibles et de plus en plus populaires.
Les sachets de nicotine, également appelés «nicopouches», sont de petits sachets blancs à placer sous la lèvre, libérant progressivement de la nicotine sans combustion ni tabac. Présentés comme une alternative aux cigarettes et au vapotage, ils séduisent de plus en plus de jeunes, attirés par leur discrétion, leur effet rapide, mais surtout par l'impact du marketing, renforcé par la visibilité de plusieurs stars, notamment des joueurs de foot, aperçus en train d'utiliser ces sachets. Contrairement aux cigarettes ou aux vapes, ces sachets ne produisent ni fumée ni odeur, permettant ainsi une consommation furtive, même sous le toit familial ou en milieu scolaire. Cette caractéristique les rend d'autant plus accessibles aux adolescents, échappant souvent à la vigilance des parents, peu familiarisés avec ce type de produit. Parmi les marques les plus prisées, «Pablo» se distingue par sa forte concentration en nicotine, bien au-delà des standards réglementés dans certains pays européens. Pourtant, elle est commercialisée et consommée sans problème au Maroc, alors que son mode d'approvisionnement demeure flou. Importés d'Europe du Nord, notamment de Suède, où ils sont fabriqués par des entreprises spécialisées comme NGP Empire, ils échappent à toute réglementation stricte, soulevant des interrogations sur les circuits qui permettent leur mise en vente dans le pays.
Selon nos spécialistes, «le tabac à usage oral est réglementé dans la catégorie des produits du tabac manufacturés conformément à la loi n° 46.02/2003 sur le tabac brut et manufacturé, bien que le Snus (poudre de tabac humide consommée principalement en Suède et Norvège, mais aussi en Finlande, Estonie et Suisse) ne soit pas directement mentionné dans la définition du tabac manufacturé». En effet, la législation précise que «sont assimilés à des tabacs manufacturés, les produits destinés à être fumés, prisés ou mâchés, même s'ils ne sont que partiellement constitués de tabac, à l'exclusion des produits et substances destinés à un usage médicamenteux». Cette ambiguïté juridique explique, plus ou moins, l'abondance des «Pablo» dans nos rues.

Mais de quoi s'agit-il vraiment ?
Contrairement au Snus, qui contient du tabac, ces sachets reposent sur de la nicotine pure, extraite du tabac ou synthétisée en laboratoire. Leur concentration varie fortement selon les marques et les références, avec des doses allant de 1 mg à plus de 50 mg par sachet, avec certaines marques comme affichant des niveaux particulièrement élevés.
Si l'absence de combustion réduit l'exposition aux goudrons et au monoxyde de carbone, ces produits ne sont pas dénués de risques. «L'introduction d'une dose élevée de nicotine dans l'organisme peut entraîner des symptômes d'intoxication, tels qu'une accélération du rythme cardiaque, une hypertension, des tremblements, des nausées, des vertiges et de la confusion. Ces symptômes peuvent évoluer jusqu'à un coma, voire provoquer le décès. Des doses mortelles de nicotine ont été observées avec des concentrations sanguines entre 30 et 60 mg, ce qui souligne l'importance de prendre en compte le risque d'overdose», nous explique Dr Noura Kadim, médecin psychiatre, psychothérapeute et addictologue. Par ailleurs, des analyses ont mis en évidence des écarts importants entre les teneurs en nicotine annoncées par les fabricants et celles réellement mesurées, avec des variations pouvant atteindre 73%.

La nicotine et ses effets sur le corps et le cerveau
Les sachets de nicotine, bien qu'alternatifs aux cigarettes, comportent des risques de dépendance et de santé, notamment pour les jeunes. La nicotine, substance hautement addictive, modifie les circuits cérébraux responsables de la mémoire, de l'apprentissage et du contrôle des impulsions. Une étude du National Institute on Drug Abuse (NIDA) montre que la consommation de nicotine durant l'adolescence altère le développement du cerveau, augmentant le risque de dépendance et de comportements à risque.
«Des études récentes ont révélé que la consommation orale de nicotine peut provoquer des symptômes respiratoires, tels que des sifflements nocturnes et de l'asthme, ce qui impacte la qualité du sommeil. De plus, la nicotine représente un facteur de risque majeur pour plusieurs maladies cardiovasculaires, comme l'hypertension, les AVC et les infarctus du myocarde», éclaire Dr Noura Kadim, soulignant que «bien que la forme orale de la nicotine semble différente, elle reste aussi nocive que la forme fumée, et les risques cardiovasculaires associés aux sachets de nicotine sont tout aussi importants».
Ainsi, même sans combustion, les sachets de nicotine comportent des risques significatifs pour les jeunes consommateurs, impliquant la nécessité d'une régulation stricte pour limiter les dangers de ces produits.

Trois questions à Dr Noura Kadim, addictologue : «Les sachets de nicotine, un nouveau risque d'addiction pour une génération non-fumeuse»
* Ces produits sont souvent aromatisés (menthe, fruits...). En quoi cela les rend-il plus attractifs, notamment pour les jeunes ?

De nombreux produits contenant de la nicotine sont aromatisés pour les rendre plus attrayants et séduire davantage de consommateurs. Les arômes ajoutés visent à masquer le goût désagréable de la poudre, diminuant ainsi les risques d'associer la consommation du produit à une expérience négative. Cela renforce le comportement de consommation et favorise l'évolution vers une dépendance. En conséquence, ces produits aromatisés deviennent plus addictifs et donc plus dangereux, en particulier pour les jeunes qui sont particulièrement vulnérables. C'est pourquoi certains pays, comme la Finlande, ont choisi de les interdire.

* Peut-on parler d'une nouvelle porte d'entrée vers l'addiction à la nicotine pour une génération qui, parfois, ne fume même pas ?

Les produits contenant de la nicotine se diversifient de plus en plus et sont désormais accessibles presque partout, tout en étant faciles à utiliser. Cependant, à ce jour, il n'existe pas de mesures préventives suffisamment solides pour limiter l'accès à ces substances, en particulier pour les jeunes. Le trouble addictif résulte d'une interaction complexe entre l'individu, l'environnement et la substance. Par conséquent, il est essentiel d'agir sur ces trois éléments afin de réduire l'impact sur la santé et les conséquences psychosociales de la dépendance à la nicotine.

* Le fait que ces sachets soient perçus comme une alternative «saine» à la cigarette peut-il fausser la perception du danger ?

Effectivement, ces produits sont souvent présentés comme des alternatives plus saines ou moins nuisibles que le tabac, et ils ne comportent pas d'étiquettes de danger comme celles que l'on trouve sur les boîtes de cigarettes, ce qui incite à leur consommation. Pourtant, les études disponibles montrent que ces produits sont aussi nocifs que le tabac sous plusieurs aspects, notamment en ce qui concerne leurs effets sur le cerveau, le système cardiovasculaire et respiratoire.

Fiscalité : Vers une taxation au Maroc !
Le Projet de Loi de Finances 2025 (PLF 2025) introduit pour la première fois une taxation spécifique sur les sachets de nicotine sans tabac, selon nos confrères de Médias24. Jusqu'ici absents du cadre fiscal, ces produits seront désormais soumis à une taxe intérieure de consommation (TIC) de 220 DH pour 1.000 g.
Cette mesure marque un tournant dans la réglementation des alternatives au tabac. Considérés comme ayant des effets similaires aux produits du tabac malgré l'absence de combustion, les sachets nicotiniques bénéficiaient jusqu'à présent d'un flou fiscal. En les intégrant à la même logique de taxation, le gouvernement cherche à réduire leur accessibilité et à encadrer leur consommation, notamment chez les jeunes, qui en sont les principaux consommateurs.
Avec cette nouvelle fiscalité, les prix de ces produits, largement répandus dans les bureaux de tabac marocains, pourraient connaître une hausse significative. Reste à savoir si cette taxation sera suffisante pour freiner leur essor ou si elle incitera à l'émergence d'un marché parallèle.

Sachets de nicotine : La France interdit, le Maroc hésite encore !
En France, les sachets de nicotine sont sur le point d'être interdits. Le 29 octobre 2024, la ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, a annoncé cette mesure en réponse aux préoccupations concernant la santé des jeunes. Ces produits, dépourvus de tabac mais contenant de la nicotine et des arômes, se placent entre la lèvre et la gencive. Ils ont été associés à des cas d'intoxications aiguës chez les adolescents français, se manifestant par des vomissements, des convulsions et des troubles de la conscience. Le marketing ciblé vers les jeunes et l'absence de réglementation stricte ont conduit à cette décision d'interdiction.
Au Maroc, la situation est différente. Actuellement, aucune norme spécifique ne régit la vente ou l'utilisation des sachets de nicotine. Le marché marocain est fragmenté, avec une quarantaine d'importateurs, principalement en provenance de Chine et d'Asie du Sud-Est. L'Institut Marocain de Normalisation (IMANOR) travaille sur l'élaboration de normes pour encadrer ces produits, y compris les cigarettes électroniques et les sachets de nicotine.
La question se pose donc : le Maroc suivra-t-il l'exemple français en interdisant ces produits, ou optera-t-il pour une réglementation stricte encadrant leur vente et leur utilisation ? L'absence actuelle de réglementation spécifique laisse place à un marché non contrôlé, ce qui pourrait poser des risques pour la santé publique, notamment chez les jeunes.
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