Il avait aussi demandé "la libération immédiate, pour des raisons humanitaires, de celles et ceux qui sont d'un âge avancé et qui souffrent de problèmes de santé". Le lendemain, Sihem Bensedrine, l'une des militantes des droits humains les plus connues du pays, détenue depuis août, avait été remise en liberté. Mais la septuagénaire reste poursuivie et interdite de voyager. Depuis le coup de force de l'été 2021 par lequel le président Kais Saied s'est octroyé les pleins pouvoirs, l'opposition et des ONG tunisiennes et étrangères dénoncent une régression des droits et libertés en Tunisie. Le ministère tunisien des Affaires étrangères a assuré que le renvoi des accusés mentionnés par l'ONU s'était fait "pour des crimes de droit public qui n'ont aucun lien avec leur activité partisane, politique ou médiatique, ou avec l'exercice de la liberté d'opinion et d'expression". Des dizaines de personnalités politiques, dont le chef du parti islamiste Ennahdha, Rached Ghannouchi, ainsi que des hommes d'affaires et des journalistes, sont actuellement en détention. La majorité d'entre eux sont poursuivis pour complot "contre la sûreté de l'Etat". Le pays concerné qui a dit sa "profonde stupéfaction... n'a pas besoin de souligner son attachement à la protection des droits de l'Homme", a affirmé le ministère tunisien des Affaires étrangères dans un communiqué en arabe, français et anglais publié sur Facebook dans la nuit de lundi à mardi. Il ajoute que "la Tunisie pourrait donner des leçons à ceux qui pensent être en position de faire des déclarations ou donner des leçons ».