Ahmed Rahhou, président du Conseil de la concurrence, a révélé à Hespress ce qui a motivé la publication du communiqué du 16 mai 2023. Le document mettait, effectivement, en garde les entreprises recourant au service de paiement en ligne de leurs factures via internet, et qui faisaient supporter la charge de ce service à leurs clients en sus de la facture à payer. Le communiqué avait qualifié cette démarche d'« abusive », une pratique déloyale, pouvant fausser le jeu libre de la concurrence sur les marchés concernés. Soulignant que l'Institution avait à l'œil ces entreprises qui puisent impunément des millions de dirhams par mois dans les poches des Marocains, et ce, sans justification, Ahmed Rahhou a indiqué que le Conseil de la concurrence détenait « une liste prioritaire d'une trentaine d'entreprises ayant recours à ces pratiques ». Ahmed Rahhou a indiqué que le Conseil leur adressera une mise en garde pour ne plus imposer cette augmentation saugrenue au consommateur. Le président du Conseil de la concurrence a déclaré qu'en dépit de surcharges qui paraissent peu significatives et n'ayant pas un grand effet sur le citoyen, car oscillant entre 3, et 5 dirhams, le nombre de factures se chiffrait en millions de dirhams chaque mois, ce qui les rend vraiment significatives. « Nous sommes confrontés à des dizaines de millions de dirhams qui sont prélevés mensuellement ». Il est clair pour le patron du Conseil de la concurrence que ces entreprises exploitent les citoyens afin d'accumuler des profits. Ahmed Rahhou a souligné que le Conseil vise à travers la publication du communiqué à « mettre fin aux pratiques anticoncurrentielles », considérant, loin de son Institution, « l'intention d'infliger de quelconques amendes ou sanctions à ces entreprises, mais que c'était à titre préventif ». Il y va de soi, qu'« un certain temps leur sera accordé pour qu'elles mettent fin à ces pratiques déloyales ». Le président du Conseil de la concurrence a poursuivi en disant que « passé un délai de répit, si ces entreprises ne répondaient pas à la demande du Conseil, il sera alors procédé à l'ouverture d'enquêtes qui pourront être suivies des sanctions financières comme prévu par la loi ». L'avertissement on ne peut plus clair étant adressé, on l'imagine, aussi bien aux entreprises privées que gouvernementales. Et Ahmed Rahhou de conclure que « la facture de paiement n'a aucun retour économique, et historiquement, les gens savent que lorsqu'ils paient une facture spécifique, ils ne paient rien de plus », affirmant que certaines entreprises « profitaient de l'opportunité pour faire payer le consommateur plus que le montant de la facture spécifiée avec des déductions supplémentaires que nous considérons économiquement injustifiées ». Le Communiqué du Conseil de la concurrence s'inscrit dans le cadre de son suivi des processus de performance en ligne, en tant que moyen de faciliter la tâche des citoyens et des entreprises, et des questions de paiement des factures d'eau et d'électricité, du secteur des transports et des communications ainsi que de la scolarisation dans le secteur privé. Cela s'accompagne de l'adjonction de droits variant entre 3 et 5 dirhams et ce ne doit pas être au détriment du consommateur. Le président du Conseil de la concurrence a estimé que ces pratiques procuraient des 'revenus supplémentaires' aux entreprises concernées, et leur permettaient d'être plus concurrentielles que celles qui n'utilisaient pas ces pratiques. Cela encourage le 'pourquoi pas moi' et 'incite toutes les autres entreprises à ces démarches déloyales qui affectent le pouvoir d'achat du consommateur sans justification économique', a-t-il indiqué.