La hausse des températures ces derniers jours, fait craindre le pire pour ce qui est des incendies et plus particulièrement du côté des oasis de la région du Drâa-Tafilalet où les militants écologistes sont en état d'alerte pour ainsi dire. Aussi, ont-ils renouvelé leur demande pour qu'un mécanismes d'intervention rapide soit mis en place dans les oasis en cas d'incendies notamment au cours de l'été. C'est que les incendies se déclarent généralement dans les oasis du sud-est au cours de cette période. L'un des facteurs principal est l'accumulation de feuilles de palmiers ce qui contribue fortement à l'embrasement généralisé et ce d'une oasis à l'autre. Cela est parfois fatal et conduit au déclin du tissu oasien dans cette grande région si chère aux Marocains. Au vu de l'historique des incendies dans les oasis du Drâa-Tafilalet, ces derniers ont grandement dévoré les oasis d'Aoufous et de Tnejdad à Errachidia, de Mezguita à Zagora, ainsi que l'Oasis de Skoura à Ouarzazate. Il y a deux ans, le ministère de l'agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts a créé des cratères ou bassins d'eau dans plusieurs oasis, en plus de mettre en place des panneaux capteurs pour détecter les causes d'incendie afin de les éviter. La tutelle a également programmé, sur une base annuelle, plusieurs projets de purification de nids de palmiers, en donnant la priorité aux zones qui connaissent des incendies fréquents, en plus de distribuer gratuitement des plants tubulaires de palmiers aux agriculteurs touchés par les incendies. Cela dit, les associations environnementales locales ont vivement critiqué les modes opératoires de l'Exécutif et des autorités. Les activistes ou militants ont en effet, descendu en flammes c'est le cas de le dire, l'absence d'élargissement des voies pour faciliter l'accès des mécanismes de protection civile afin d'éteindre les incendies en cas de déclenchement de feu. Ces associations ont appelé à équiper les oasis concernées par les incendies en éclairage solaire, en coordination avec les autorités régionales et locales et tous les partenaires concernés. À cet égard, Mustafa Ben Ramel, qui préside aux destinées d'une Association écologique, sollicité par Hespress a indiqué que : « Le gouvernement a fait d'importants efforts environnementaux pour réduire les incendies ; Cependant, ils restent insuffisants face à l'aggravation du changement climatique dans le monde. Ben Ramel a ajouté, que « les campagnes de sensibilisation et de prise de conscience sont encore loin d'atteindre leurs objectifs, malgré le développement des médias sociaux, qui bénéficient d'un large public parmi les jeunes ». L'expert en environnement a déclaré que « la fréquence des départs de feu a augmenté, au cours des dernières saisons, de manière significative dans les régions du sud ; Cela nécessite la préparation d'un plan volontariste pour réduire ses effets négatifs sur la vie quotidienne de la population. Il a poursuivi en expliquant que « le tissu des oasis a considérablement diminué en raison des incendies, et les oasis sont devenues presque semi-arides. Cela a contribué au taux élevé d'immigration des zones rurales vers les villes, d'où la désertification des oasis dans les deux sens. Cela nécessite l'importance de la recherche d'autres alternatives pour remédier à ce fléau. D'autant plus qu'il est lié également au changement climatique. Il faut se dire qu'au Maroc, les cycles de sécheresse se font de plus en plus fréquents, passant d'une fois tous les cinq ans à une fois tous les deux ans. Ce qui est une menace réelle pour ces oasis ancestrales. Le Royaume a déjà perdu les deux tiers de ses 14 millions de palmiers au cours du XXe siècle. En cause le dérèglement climatique. Des siècles durant, du fait de leur emplacement sur la route des caravanes commerciales transsahariennes les oasis marocaines ont été le foyer de concentrations humaines, d'activités agricoles et d'un patrimoine architectural, culturel et historique des plus illustres. Certes c'est de l'histoire et donc du temps mais pour autant, faut-il abandonner les oasis et donc l'espace ? L'un ne va pas sans l'autre.