La secrétaire générale de la Confédération générale du travail (CGT), Sophie Binet , a critiqué, lundi, l'attitude du président Emmanuel Macron qui « fait les choses dans le mauvais ordre », dénonçant une "hypocrisie totale" du gouvernement au sujet de la très décriée réforme des retraites. « On est confronté à une hypocrisie totale » de la part de l'exécutif qui a appelé les syndicats à la discussion après avoir promulgué cette réforme, a déclaré la dirigeante syndicale sur la chaîne d'information en continu « BFMTV ». « On a d'un côté un gouvernement qui pendant trois mois, voire six mois, refuse d'entendre les propositions des syndicats pour financer notre régime des retraites, qui refuse de nous rencontrer et qui tout à coup fait passer sa réforme en force en la promulguant à la va-vite dans la nuit du week-end et se réveille le lendemain en disant 'je veux recevoir les syndicats' », a-t-elle dit. Elle a estimé, par ailleurs, que les choses sont faites « dans le mauvais ordre » concernant l'appel d'Emmanuel Macron aux partenaires sociaux à travailler ensemble sur la problématique de l'emploi des seniors pour aboutir à des solutions avant la fin de l'année. « Il fallait commencer par l'emploi des seniors avant de faire cette réforme violente, estime-t-elle. C'est l'emploi des seniors qui conditionne le fait qu'on peut éventuellement allonger et reporter l'âge de départ en retraite », a-t-elle dit. A une semaine de la prochaine journée de mobilisation du 1er mai, la dirigeante syndicale a rappelé que l'objectif de l'intersyndicale, composée des huit principaux syndicats du pays, « soudée et solide », reste le retrait de la réforme. « Tant qu'on retire pas cette réforme, on aura du mal à retrouver des relations de confiance, a-t-elle souligné, ajoutant que la CGT "n'est jamais partisane de la chaise vide. » « On est en train de préparer un 1er mai unitaire et populaire. Il y aura plus de 300 manifestations sur tout le territoire. », a-t-elle expliqué. L'intersyndicale avait appelé à faire du 1er mai « une journée de mobilisation exceptionnelle et populaire contre la réforme des retraites et pour la justice sociale ». Depuis le début du mouvement de contestation contre ladite réforme en janvier, des centaines de milliers de Français ont défilé sur plusieurs semaines dans des manifestations, parfois émaillées de heurts et de violences policières, lesquelles sont dénoncées notamment par des ONG de défense des droits humains.