Depuis plusieurs mois, une hausse importante des prix des légumes et produits de première nécessité a été observée, ce qui a impacté le pouvoir d'achat des citoyens, qui n'ont pas manqué de l'exprimer dans la rue et sur les réseaux. Pour calmer la foule, le gouvernement a pris plusieurs mesures, en imposant notamment, en février, des quotas sur les exportations de légumes surtout, vers toutes les destinations étrangères. Et vu que le Maroc est l'un des plus gros exportateurs de la tomate, plusieurs pays étrangers, notamment en Europe, ont été impactés par cette décision en observant carrément une pénurie. Cela dit, et alors que les Marocains se réjouissaient à peine de voir les prix baissés, voici que la cadence de l'export a repris de plus belle, se répercutant directement sur les prix au niveau national. En effet, les prix des tomates et des oignons ont rebondi à des niveaux très élevés à l'approche du mois de Ramadan, après avoir connu une baisse relative au cours des deux dernières semaines. Au marché de gros des légumes et fruits à Casablanca, les prix de la tomate ont enregistré des niveaux records, atteignant même les 10 dirhams le kilogramme, après avoir baissé, mercredi dernier, à 3,5 dirhams le kilo, tandis que le prix des oignons a atteint 12,5 dirhams le kilogramme au marché de gros. Le prix du poivron, lui, a atteint les 7 dirhams le kilo. Du côté des professionnels du marché de gros des fruits et légumes de Casablanca, ils ont confirmé à la majorité que cette augmentation importante est principalement due à la relance de l'export des légumes à l'étranger, et à la demande croissante de produits marocains formulée par plusieurs marchés internationaux. Selon les professionnels, les prix des tomates et des oignons, notamment, ont augmenté de façon remarquable depuis mercredi dernier, ce qui porterait préjudice aux citoyens d'après eux. Président de l'Association du marché de gros des légumes et des fruits de Casablanca, Abderrazak Chebbi a indiqué que les prix ont connu une augmentation significative sans précédent ces jours-ci au niveau de la plupart des légumes, en particulier les oignons, les tomates et les pommes de terre. « Nous ne nous attendions pas à cette hausse et nous ne la voulions pas. Après deux semaines, et après avoir proposé un ensemble de solutions qui étaient correctes et les responsables ont travaillé dessus, le résultat était clair à travers une baisse du niveau des prix, surtout des tomates dont le prix a atteint les 3 dirhams/kg au marché de gros. Mais le mercredi dernier a marqué, malheureusement, le dernier jour de cette baisse. On a d'ailleurs été surpris de voir que le prix du kilogramme de tomate a atteint 9 dirhams à la source, soit de la ville d'Agadir », a confié le syndicaliste dans une déclaration à Hespress. Ainsi, le président de l'association a attribué cette hausse à « l'ouverture en grand des portes de l'exportation, ce qui a entraîné à une hémorragie ». « Dieu soit loué que nous trouvions encore ces légumes, étant donné que la demande est très élevée par un groupe de marchés internationaux, à leur tête l'Union européenne et la Russie, suivi par les Pays du Golfe et puis les pays africains », a-t-il souligné. Selon Abderrazak Chebbi, et « si l'hémorragie des exportations n'est pas stoppée, nous serons confrontés à une catastrophe durant ce mois de Ramadan, qui est connu pour la grande consommation des citoyens », précisant que « si les responsables continuent à fermer les yeux sur cette affaire, cela aura des répercussions négatives et désastreuses dont nous ne voulons pas arriver », a-t-il conclu.