La crise sanitaire de la Covid-19 a porté un coup dur au secteur de l'enseignement privé. A en croire l'Alliance de l'enseignement privé, plusieurs établissements sont menacés de faillite en raison du non-paiement par certains parents d'élèves des frais de scolarité de leurs enfants, qui ont fini par s'accumuler. L'Alliance de l'enseignement privé au Maroc a, en ce sens, souligné la nécessité d'ouvrir un débat public qui examine les répercussions de la pandémie de la Covid-19 sur le système éducatif, et ce dont l'avenir de l'école marocaine a besoin en termes d'accélération du rythme des réformes contenues dans la Vision stratégique de la réforme 2015-2030, émise par le Conseil Supérieur de l'Education, de la Formation et de la Recherche scientifique (CSEFRS). Ladite réforme, estime l'Alliance, exige l'inclusion des dépenses publiques de scolarisation comme un droit garanti par la Constitution pour toutes les composantes du système éducatif et de formation, et donne aux familles le droit de choisir l'école qui convient à leurs enfants, qu'il s'agisse d'une école publique gratuite ou d'une école privée payante, par le biais de subventions ou d'autres formules. Elle cite à cet égard l'exemple de la récupération d'un pourcentage de l'impôt sur le revenu (IR), qui va « démocratiser l'accès à des écoles de qualité pour tous les élèves marocains« . Dans le même contexte, l'Alliance estime que les enseignants et les cadres éducatifs et administratifs opérant dans le système d'éducation et de formation doivent bénéficier des mêmes droits, protections sociales et incitations, que ce soit dans les écoles publiques ou privées, étant donné qu'ils accomplissent tous leur noble tâche afin d'élever le niveau des élèves marocains, et d'assurer l'édification et la pérennité d'une école équitable et de qualité. A cet effet, l'Alliance a appelé les autorités concernées à « intervenir de toute urgence pour protéger les établissements d'enseignement privé qui ont été plus touchés que d'autres pendant la période de pandémie, et ont été menacés de faillite en raison du non paiement par certaines familles des frais de scolarités de leurs enfants, et de la gestion non équitable par certains services administratifs dans leurs relations avec la situation des travailleurs de ces établissements, à l'image de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) « . Tout en reconnaissant « les efforts déployés par le ministère de l'Education Nationale et le CSEFRS, et tous les décideurs politiques liés au système d'éducation et de formation, institutions parlementaires et représentatives, et la société civile afin de poursuivre la réforme et la mise à niveau de l'école marocaine », l'Alliance appelle également « tous les partenaires à une réflexion collective qui cristallise les fondements basés sur les principes généraux sur lesquels reposent les droits de l'homme ( inclusivité, équité, coopération, solidarité, responsabilité collective et interdépendance ) pour garantir le droit à une éducation de qualité pour toute la vie ». Il s'agit également, ajoute l'Alliance, « d'assurer la promotion de l'éducation en tant que service public et bénéfice partagé, défini par un nouveau contrat social pour l'éducation, qui ne se limite pas à la garantie par l'État du financement de toutes les composantes de l'école marocaine, mais comprend également l'engagement de la société dans son ensemble à impliquer tout le monde dans le débat public sur l'éducation« . Par ailleurs, souligne-t-elle, le fait de « motiver des enseignants qualifiés est la chose la plus importante que nous puissions faire pour améliorer l'enseignement des élèves. Les enseignants doivent également être récompensés pour le noble travail qu'ils accomplissent en améliorant leurs conditions sociales et de travail« . « Les enseignants et le personnel éducatif et administratif qui travaillent dans les établissements d'enseignement privé doivent bénéficier du même statut dont jouissent leurs collègues des écoles publiques, leur donnant la possibilité d'une promotion professionnelle, et les mêmes droits sociaux associés aux dépenses publiques liés au système de l'éducation et de la formation« , préconise également l'organisation professionnelle, qui plaide en outre pour « une formation de base unifiée et efficace pour tous les enseignants, qu'ils étudient dans les écoles publiques ou privées, qui garanti leur préparation selon les référentiels des emplois et des compétences prévus par la loi-cadre 51-17′′. Sur un autre registre, l'Alliance rappelle avoir bataillé depuis 2005 pour permettre aux cadres éducatifs et administratifs travaillant dans les établissements d'enseignement privés de disposer d'une protection sociale et des privilèges fournis par l'État à l'Autorité de l'éducation publique, revendiquant ainsi leur droit légitime à adhérer à la Fondation Mohamed VI pour l'Education et la Formation, chose qui a été réalisée en février 2022 après la signature d'accords entre la Fondation Mohammed VI de Promotion des Œuvres Sociales d'Education et de Formation et le ministère de l'Education Nationale, et l'Alliance ainsi que d'autres association professionnels.