A Lima, ce mercredi 7 décembre 2022, c'est un peu la confusion constitutionnelle dans cette démocratie de pacotille incarnée jusqu'à aujourd'hui par un président à de la plaque ! Le président péruvien Pedro Castillo a ordonné ce mercredi la dissolution du Parlement quelques heures seulement avant que celui-ci ne se réunisse pour débattre d'une motion visant à le destituer. En effet, l'homme gauche, de la gauche péruvienne, pensant prendre au dépourvu le Parlement a annoncé dans un message à la nation, prononcé depuis le palais présidentiel, l'établissement d'un « gouvernement d'exception ». Il a déclaré en ce sens « dissoudre temporairement le Congrès de la République et établir un gouvernement d'urgence exceptionnel », ajoutant « convoquer dans les plus brefs délais un nouveau Congrès doté de pouvoirs constituants pour rédiger une nouvelle Constitution dans un délai ne dépassant pas neuf mois ». x Publicité Il a en outre décrété un « couvre-feu national entre 22h00 et 04h00 ». « Le système judiciaire, le pouvoir judiciaire, le ministère public, le Conseil national de la justice, la cour constitutionnelle sont déclarés en réorganisation », a-t-il annoncé également, demandant « à toutes les personnes en possession d'armes illégales » de les « remettre à la police nationale dans un délai de 72 heures ». Mal lui en prit, car l'annonce a été suivie par une cascade de démissions de ministres et d'ambassadeurs péruviens auprès des organisations internationales. Dans la foulée, le Parlement a voté la destitution de Pedro Castillo pour « incapacité morale ». La motion a été approuvée par 101 des 130 parlementaires. Le scrutin ayant été retransmis en direct à la télévision. Castillo avait auparavant échappé à deux motions similaires, dont la dernière en mars 2022. Pour l'hémicycle, « le président Pedro Castillo a tout simplement organisé un coup d'Etat. Il a violé l'article 117 de la Constitution péruvienne et est dans l'illégalité. C'est un auto-coup d'Etat voué à l'échec ». D'ailleurs, le président péruvien a été placé en détention par la police péruvienne après avoir dissous le Congrès. Sur des images diffusées par la télévision péruvienne, le président se trouvait dans un véhicule officiel, encerclé par des policiers. Le chef de l'Etat désormais ex, a ensuite été arrêté par les forces de sécurité. La vice-présidente Dina Baluarte qui a dénoncé ce coup d'Etat devrait être investie par le Congrès nouvelle présidente du Pérou à partir de 15h (heures de Lima, GMT-5), ce mercredi. Peu auparavant, la plénière du Congrès péruvien avait approuvé, à la majorité, la destitution de Pedro Castillo à cause d'actes présumés de corruption. En effet, Pedro Castillo, issu du Pérou pauvre et rural, instituteur de métier, est accusé depuis un moment, d'être intervenu dans une affaire de corruption présumée opérée par son entourage. Il a été l'un des meneurs d'une grève nationale d'enseignants qui a duré près de trois mois en 2017 ce qui avait fait sa popularité. On s'en souvient, le corrompu, fervent allié du polisario dans sa cause perdue, après avoir rétabli la reconnaissance des séparatistes contre l'avis de son ministre des Affaires étrangères avait annoncé, le 18 août dernier le retrait de sa reconnaissance du polisario, avant de se rétracter, en annonçant quelques jours plus tard, le rétablissement des relations. Cette volte-face n'avait guère été du goût du MAE du Pérou, Miguel Rodríguez Mackaya, qui avait alors, déposé sa démission, à cause des « divergences avec le chef de l'État » concernant la position de la diplomatie péruvienne sur la question du Sahara. À titre de rappel, la République du Pérou avait établi ses liens pour la première fois avec le polisario en mai 1987, mais celles-ci ont été interrompues en septembre 1996 sous le mandat du président Alberto Fujimori (1990-2000). Ceci dit, comme par hasard ils sont deux défenseurs du Polisario à mordre au gazon des pelouses de la discorde par ces temps. Avec ce brave Pedro Castillo, qui déjà goûte à la paille des geôles péruviennes, il y a également l'autre un peu moins brave président de l'Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, dont le sort devrait être scellé, dans quelques jours quoique le comité exécutif de l'ANC (Congrès national africain) se soit rangé du côté de son leader corrompu, accusé en cela « malversations financières ». Dans l'histoire, la diplomatie marocaine ne peut qu'en tirer le meilleur des profits.