Après avoir rétabli la reconnaissance du polisario contre l'avis de son ministre des Affaires étrangères, le président péruvien, Pedro Castillo, a profité de son passage à la tribune de l'Assemblée générale des Nations Unies pour justifier sa décision. Détails. Un mois après y avoir renoncé, le Pérou a reconnu de nouveau l'entité fantoche. Le président péruvien a réaffirmé, depuis les Nations unies, le renouement des relations diplomatiques entre son pays et la pseudo-république autoproclamée. Il a également réitéré dans son discours à l'Assemblée générale, le soutien de son pays au droit à l'autodétermination.
Le ministre péruvien Pedro Castillo a déclaré dans le même discours son « large soutien aux actions entreprises par le représentant du Secrétaire général de l'ONU », justifiant ainsi sa prise de position par l'engagement de son pays dans les efforts déployés par l'ONU pour « rétablir le cessez-le-feu au Sahara et promouvoir une solution négociée et pacifique ». En effet, le président péruvien s'est montré partial dans son discours puisqu'il a évoqué le cessez-le-feu sans pour autant mentionner le fait que le polisario s'en est retiré depuis 2020.
En effet, le Pérou avait annoncé, le 18 août le retrait de sa reconnaissance du polisario, avant de rétracter, en annonçant quelques jours plus tard, le rétablissement des relations. Cette décision incompréhensible et controversée, a été clairement annoncée le 8 septembre, via un tweet du président déclarant ainsi : "Un an après avoir établi des relations diplomatiques,(...), nous réaffirmons notre persistance à défendre sa souveraine autodétermination".
En effet, cette volte-face n'a guère plu au ministre des Affaires étrangères, Miguel Rodríguez Mackaya, qui a déposé sa démission, à cause de « divergences avec le chef de l'Etat » concernant la position de la diplomatie péruvienne sur la question du Sahara, comme expliqué dans sa lettre de démission publiée dans son compte Twitter. L'ex-Chef de la diplomatie péruvienne a été l'un des plus farouches partisans d'une bonne relation avec le Maroc.
À titre de rappel, la république du Pérou a établi ses liens pour la première fois avec le polisario en mai 1987, mais celles-ci ont été coupés en septembre 1996 sous le mandat du président Alberto Fujimori (1990-2000).