Le tweet de Donald Trump sur la défense européenne n'a pas fini de faire des remous en France. Si le président Macron, tout pris qu'il était par les commémorations du centenaire de l'armistice, a préféré parler de « confusion vite dissipée », son ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, est d'un tout autre avis. En effet, Le Maire a estimé, ce lundi 12 novembre, que le tweet du président américain est « une incitation supplémentaire » à créer une armée commune au sein de l'Union européenne. Pour lui, l'Europe doit affirmer sa « souveraineté ». « L'Europe doit affirmer aujourd'hui sa souveraineté, elle doit défendre ses intérêts économiques (...), a martelé le ministre. Sur les ondes de France Inter. « Quand on lit ce tweet, c'est une incitation supplémentaire à faire cette armée européenne que propose Emmanuel Macron », a-t-il dit. « La question aujourd'hui », ce n'est pas tant « ce que nous répondons à Donald Trump », a poursuivi Le Maire: « c'est ce que nous, Européens, nous avons dans les tripes, et ce que nous sommes capables de faire ». Et d'insister, l'Union européenne doit bel et bien être capable de « se défendre », notamment face à « la menace principale » que constitue aujourd'hui « le terrorisme islamiste ». Pour rappel, à peine arrivé à Paris vendredi 9 novembre, pour assister aux commémorations du centenaire de l'armistice de 1918, Trump a dénoncé sur Twitter la proposition du président français de créer une « armée européenne », jugeant « très insultant » que Macron ait fait cette proposition « pour que l'Union ne dépende pas seulement des Etats-Unis ». President Macron of France has just suggested that Europe build its own military in order to protect itself from the U.S., China and Russia. Very insulting, but perhaps Europe should first pay its fair share of NATO, which the U.S. subsidizes greatly! — Donald J. Trump (@realDonaldTrump) November 9, 2018 L'Elysée a toutefois assuré que l'armée européenne en question ne visait en aucun cas les Etats-Unis, évoquant une « confusion » dans l'interprétation de ses propos. « Nous devons mieux partager le fardeau au sein de l'Otan », a d'ailleurs indiqué Macron lors d'un entretien avec Donald Trump. La Commission européenne, soutenue par la France, milite depuis plusieurs mois pour la mise en place rapide d'une taxe sur le chiffre d'affaires des géants du net au niveau européen. Mais ce projet peine à se concrétiser, en raison de l'opposition de quelques pays comme l'Irlande et des réticences de l'Allemagne.