La majorité du peuple colombien s'oppose à la décision d'établissement de relations avec le polisario, « un groupe séparatiste qui n'est reconnu ni par l'ONU, ni par aucun pays européen ou arabe, à l'exception de l'Algérie », a affirmé le sénateur colombien German Blanco, qui plaide pour la révision de cette décision. German Blanco a souligné que la signature cette semaine par une majorité de sénateurs colombiens (62 sur 108) d'une motion qui rejette la décision du président Gustavo Petro d'établir des relations avec la pseudo « rasd », constitue un signal fort sur le rejet de cette initiative par la majorité du peuple colombien. Au Sénat, « nous pensons que la Colombie ne doit pas s'immiscer dans les affaires intérieures d'un autre État souverain et que le Maroc mérite tout notre respect », a insisté le sénateur dans un entretien avec la MAP. "Nous avons des relations bilatérales avec le Maroc depuis 50 ans, des relations reflétées dans des conventions et des accords commerciaux qui font du Royaume un partenaire stratégique pour la Colombie », a ajouté le sénateur German Blanco. Pour ces raisons, "la Colombie, contrairement à ce que font le président Petro et son ministre des Affaires étrangères, ne peut pas établir des relations avec un groupe séparatiste ». Le sénateur colombien tient à souligner que la motion de rejet de cette décision a été signée par une majorité de sénateurs du centre-droit et de la gauche, y compris par ceux qui sont des alliés politiques de Gustavo Petro, afin que le gouvernement en place « corrige sa position à l'égard du groupe séparatiste du polisario ». Il a ajouté que la motion insiste sur le fait que la Colombie aspire à « renforcer les relations avec le Maroc (...) que nous considérons comme un partenaire stratégique dans le contexte international actuel et une porte d'entrée à l'Afrique ». German Blanco a aussi déploré que la décision du gouvernement colombien, qui ne reflète pas la position de tous les colombiens, ni celle du Congrès, risque de « détériorer une relation très solide avec le Maroc ». Mardi dernier, une motion entérinée par une majorité écrasante du sénat colombien avait exprimé son « rejet catégorique » et « son désaccord total » avec la décision de Gustavo Petro qui « va à l'encontre des principes fondamentaux de la diplomatie colombienne ». La motion lue en session plénière de la chambre haute, la plus puissante du Parlement, stipule clairement que « la décision prise par le ministère colombien des Relations extérieures en août dernier (...) a ruiné les excellentes relations que nous avons toujours entretenues et souhaitons continuer à entretenir avec le Maroc ». Cette motion, initiée par German Blanco, membre du Parti Conservateur (au pouvoir) et ex président de la Chambre des Représentants, a été signée par des représentants de neuf partis au Sénat, toutes tendances idéologiques confondues. Par la suite, plusieurs sénateurs sont intervenus en séance plénière pour s'insurger contre la décision de Petro et exprimer « leur préoccupation par cette reconnaissance d'un groupe armé » par leur pays qui combat lui-même, depuis plusieurs décennies des groupes armés sur son propre territoire.