Les démissions et les demandes de retraite anticipée des professeurs ne cessent d'affluer au niveau de l'Enseignement supérieur. Un fléau qui a fait réagir le ministre de tutelle, qui a plaidé pour une rationalisation des départs. Dans une circulaire, Abdellatif Miraoui a en effet insisté sur la nécessité d'invoquer l'intérêt général dans ce type de dossiers (démission et retraite) qui ne devaient être acceptés qu'en cas de nécessité absolue. Il a également appelé à une bonne gestion et à la rationalisation afin d'éviter toute lacune en matière d'encadrement pédagogique et administratif. Ainsi, le ministre de tutelle a indiqué avoir constaté une augmentation du nombre de démissions et de demandes de retraite anticipée, qui sont régulièrement soumises par des professeurs, des chercheurs et des administrateurs, considérant la question comme un problème majeur qui entraînera de grandes pénuries dans les cadres disponibles. D'après Miraoui, le problème se pose principalement dans les domaines de la médecine générale et dentaire, qualifiant ce fléau de déraisonnable. « Les démissions ne doivent pas être acceptées sans tenir compte des conditions générales », a-t-il estimé. Sollicité par Hespress à ce sujet, Abdelatif Miraoui a indiqué que la raison de cette vague de démission et de départs à la retraite réside dans la volonté de plusieurs fonctionnaires de travailler dans le secteur privé, rappelant son expérience à l'Université Cadi Ayyad de Marrakech où il n'acceptait aucune démission injustifiée malgré le grand nombre de demandes. La maladie ou une force majeure devraient être prises en compte, mais les démissions injustifiées ne peuvent être acceptées, compte tenu de la nécessité de considérer l'intérêt général et le besoin d'encadrement du secteur public, surtout dans la conjoncture actuelle, a-t-il encore dit. C'est dans ce contexte que le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a reçu lundi à Rabat des représentants du Syndicat national de l'enseignement supérieur. La rencontre s'est déroulée en présence d'Abdelatif Miraoui, ministre de l'Enseignement supérieur et de Fouzi Lekjaa, ministre délégué auprès du ministre de l'Économie et des Finances chargé du budget. Dans un post Facebook, Akhannouch a révélé que la rencontre a été l'occasion de faire le point sur la vision du Syndicat concernant la réforme et le développement de l'enseignement supérieur, notamment la révision du statut. Il a également été convenu, selon la même source, de former un comité qui, sur la base des propositions du Syndicat, « développera des propositions et des solutions pratiques visant à accroître la qualité et l'efficacité du système d'enseignement supérieur« .