Sur le suivi de l'espace aérien au Maroc, on a voulu prendre à témoin le soleil et dire qu'il y a toujours moyen de s'accorder dans l'immense ciel bleu. Mais trêve d'attendrissement ! le Bureau national unifié des contrôleurs de la circulation aérienne du Maroc, affilié à la Confédération démocratique du travail (CDT) a été reçu officiellement par le gouvernement ce jeudi. L'évènement a pour origine une invitation formelle intervenant après l'annonce, d'une grève "de zèle" de 15 jours à partir du samedi 8 octobre. Il en est ressorti que ce débrayage a été suspendu. L'invitation a été adressée au syndicat des contrôleurs aériens par Younes Sekkouri, ministre de l'Inclusion économique, de la petite entreprise, de l'emploi et des compétences, mandaté en cela par le chef du gouvernement. La réunion s'est cet après-midi de jeudi au siège du ministère à Rabat. Pour rappel, le bureau national unifié des contrôleurs aériens avait annoncé, mardi, un mouvement social à partir de ce samedi 8 octobre, où il ne serait assuré qu'«un service minimum dans l'intégralité de l'espace aérien marocain pour une durée de 15 jours». En d'autres termes, cela signifie qu'« en conséquence, durant cette action sociale, les contrôleurs aériens cesseront toute fourniture des services de la circulation aérienne dans l'ensemble des aéroports et espace aérien marocain. Toutefois, les services de contrôle de la navigation aérienne seront assurés au profit des vols spéciaux comme ceux du palais royal, des vols d'Etat, des vols militaires, des vols sanitaires, des vols à caractère purement humanitaire et des vols participants à des opérations de recherche et de sauvetage », précisait le communiqué diffusé à l'occasion de la grève de zèle promise. Les contrôleurs aériens dans leur volonté de débrayer avaient affirmé avoir « montré un niveau très élevé de maturité et de sagesse lors des rencontres avec l'administration l'ONDA s'entend, mais malheureusement les négociations sur l'accord du 3 août 2022 et les points restants du protocole d'accord de 2019 et de son annexe se sont soldés par un retentissant échec ». Aussi les contrôleurs aériens se réservaient le droit de « prolonger, sursoir ou annuler le mouvement social en fonction des circonstances » selon le document appelant à la mobilisation. Les contrôleurs avaient accusé l'office de l'ONDA de « bafouer» des règles et procédures, de viser quatre de ses membres et de vouloir «condamner un mouvement social et se venger de tout le corps des contrôleurs». Ils avaient en outre précisé « Sachant que nous n'avons pas eu d'écho positif avec la direction de l'ONDA, nous espérons que la réunion avec le ministre sera déterminante pour éviter d'aller jusqu'à la grève ». Cette dernière a été in fine, suspendue par les contrôleurs aériens, en attendant une prochaine réunion qui se tiendra la semaine prochaine avec les ministres des Transports et de l'emploi. Bref, les raisons de la colère ont, semble-t-il, été atténuées quand ce jeudi, deux jours avant le début de la grève des contrôleurs aériens, ils ont rencontré le ministre chargé entre autres de l'Emploi Younès Sekkouri afin de trouver des solutions à ce "litige " pour rester dans le politiquement correct qui dure depuis un peu plus de trois ans. En effet, la sagesse a prévalu et l'on a opté pour le dialogue qui devrait se poursuivre la semaine prochaine où une réunion est prévue le mardi 11 octobre entre le bureau unifié des contrôleurs aériens et le ministre de l'Emploi ainsi que le ministre du Transport et de la logistique afin de poursuivre le dialogue. Le mouvement de protestation est donc reporté et l'on ne peut qu'en louer les deux parties, le Bureau national unifié des contrôleurs de la circulation aérienne du Maroc, affilié à la CDT et le ministre en charge entre autres de l'Emploi. Le ministre a, en outre, informé les membres du bureau unifié des contrôleurs aériens de la décision du Chef du Gouvernement Aziz Akhannouch de reporter la réunion du conseil d'administration de l'Office national des aéroports (ONDA) prévue initialement ce vendredi 7 octobre 2022 à une autre date. En effet, le prochain conseil de l'office devra intégrer certaines des doléances des contrôleurs aériens, note le bureau dans son communiqué. A titre de rappel, nos aiguilleurs du ciel n'ont pas de nouvelles demandes en dehors de l'application de l'accord de 2019 signé par les deux parties (ONDA), dont les termes prévoient une prime ATM (Air trafic management) d'un montant de 5.000 dirhams, une prime de licence et, enfin, la création d'un statut particulier pour la profession.