Le ministre yéménite des Affaires étrangères, Ahmed Awad Bin Mubarak, a dénoncé mercredi à Rabat, le rôle néfaste de l'Iran dans le financement du groupe des rebelles Houthis devenus séparatistes à présent. Le Yémen n'a jamais connu de division sectaire ou de séparatisme avant l'arrivée des Houthis, a-t-il affirmé. Le Yémen en guerre depuis 2015 et qui fait face aux rebelles Houthis financées par le régime iranien qui le finance et lui livre des drones, « n'a jamais connu de division sectaire ou clanique avant l'arrivée des Houthis et leur diffusion de discours de haine parmi le peuple », a affirmé Ahmed Awad Bin Mubarak en conférence de presse mercredi. Il a rappelé devant les journalistes marocains que le gouvernement yéménite en place a une légitimité internationale soutenue par la volonté populaire, et a affirmé sa volonté de mettre fin aux mouvements de cette « milice soutenue de l'extérieur par le régime iranien ». Alors que des accords de cessez-le-feu ont été négociés pour que le Yémen puisse revenir à la paix, notamment au Koweït et à Stockholm, les rebelles houthis ont continué de piller les richesses du peuple yéménite. « Avant le cessez-le-feu les Houthis ont volé 45 milliards de Yéménites, et pendant, 200 milliards », a-t-il affirmé, en soulignant que les Houthis servent les agendas iraniens. Aujourd'hui, les rebelles Houthis sont devenus des séparatistes ayant des revendications ouvertement contre l'unité nationale du Yémen. Le chef de la diplomatie yéménite a affirmé en ce sens qu'en contrepartie de la poursuite de la trêve et la non reprise des hostilités, les Houthis exigent à présent d'avoir des passeports « houthis », même sans que leur milice ne soit reconnue internationalement. « Le gouvernement est proactif dans le dialogue et a de la bonne volonté, mais les Houthis doivent réfléchir au peuple yéménite et abandonner leur agendas expansionnistes régionaux », a-t-il ajouté. Lundi, lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre marocain des Affaires Etrangères, Nasser Bourita, le ministre yéménite a révélé qu'en 2012 avant même l'existence de rebelles Houthis, l'Iran était déjà en train de préparer un plan pour déstabiliser le Yémen en fournissant à ces groupes des armes. En 2012 « au même moment où les Yéménites étaient en pourparlers pour trouver un consensus, l'Iran était en train de préparer et d'armer les Houthis pour ce qui a suivi », a-t-il déclaré en ajoutant que des navires iraniens chargés d'armes lourdes et moyennes (Jihan 1 et Jihan 2) ont livré les rebelles Houthis en armes lourdes et moyennes. Le chef de la diplomatie marocaine a également pointé du doigt l'ingérence de l'Iran au Maroc, en affirmant qu'actuellement l'Iran est le « sponsor officiel » du séparatisme et du terrorisme dans la région arabe. « L'Iran ne peut plus (...) continuer à saper la sécurité et la stabilité dans la région arabe. Nous voyons cela au Yémen, nous le voyons aussi en Afrique du Nord et le Maroc aussi souffre de cette ingérence », a-t-il déclaré. En référence au Houthis mais aussi au polisario, Nasser Bourita a estimé que les intervenants non gouvernementaux armés, sont devenus « un phénomène qui représente un danger pour la paix et la stabilité continentale et internationale. L'accès de ces parties non officielles et armées à des armements et des techniques développés est extrêmement dangereux pour la sécurité. Les pays qui leur octroient des armes ont une responsabilité complète » dans cette situation, a soutenu Nasser Bourita.