Hespress a appris que des camionneurs marocains bloqués au Burkina Faso ont quitté le pays et sont rentrés dans le royaume. Selon des sources de syndicats professionnels du transport routier, les interventions menées par les autorités marocaines à tous les niveaux ont permis aux camions de quitter le pays. A titre de rappel le Burkina Faso est en crise suite au coup d'état militaire du samedi 3 octobre quand le capitaine Ibrahim Traoré (34 ans), et d'autres jeunes officiers mécontents, contre la junte installée, ont pris le pouvoir. Nos mêmes sources ont indiqué qu'une trentaine de camions marocains sont rentrés au pays, tandis qu'une soixantaine d'autres camions sont toujours présents dans les pays du Niger, du Mali et de la Mauritanie, après avoir quitté le Burkina Faso. Ces sources syndicales, dans un entretien au journal électronique Hespress, ont relevé que tous les chauffeurs marocains qui effectuaient des missions de transport de certaines marchandises vers les pays subsahariens sont en bonne santé, et en communication constante avec les instances syndicales auxquelles ils appartiennent. Selon les données obtenues par Hespress auprès de ces sources professionnelles, les camions marocains transportent une gamme de marchandises vers un certain nombre de pays du continent africain, comme de la viande et des produits laitiers, du matériel médical, du matériel de construction ciment, plâtre et autres ainsi que, des légumes et des produits alimentaires... Ces camions transportent également du matériel pour les bureaux marocains, les départements et les banques des pays du sud. Ce sont, environ 80 camions qui quittent quotidiennement et régulièrement le poste frontière de Guerguerat pour transporter des marchandises de toutes sortes vers l'Afrique profonde. Dès le coup de force des putschistes, l'ambassade du Royaume du Maroc au Burkina Faso a annoncé, plus tôt, la création d'une cellule de suivi de la situation actuelle, appelant les membres de la communauté marocaine sur place à rester chez eux et à faire preuve de vigilance et de prudence, soulignant qu'elle suit de près l'actualité du pays depuis vendredi. Le Royaume du Maroc a exprimé sa profonde préoccupation face aux événements survenus au Burkina Faso ces derniers jours, selon un communiqué publié hier soir, lundi, par le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger. Le document ajoutait, que « le Maroc appelle toutes les parties à faire preuve de retenue, à privilégier l'intérêt national suprême et à œuvrer pour la sécurité et la tranquillité du peuple burkinabé ». En effet, la colère d'une population éreintée par les violences djihadistes au nord et à l'est du pays (2000 morts, 10 % de la population déplacés) est telle qu'une partie du peuple s'est agrégée à la lutte que les militaires se livrent. Aussi, l'inquiétude est telle que l'on craint que le situation ne puisse dégénérer en pillage de biens, voire de violences et les premiers ciblés au Burkina Faso sont les 3 000 Français qui résident à Ouagadougou. En effet, dans la capitale, des manifestants brandissant des drapeaux russes s'en sont alors pris aux symboles de la présence de l'ancienne puissance coloniale française : ambassade, lycée, Institut français, centre culturel, et même la caserne militaire où stationnent des forces spéciales françaises engagées depuis 2013 dans la lutte anti terroriste au Sahel. Inutile de rajouter que la Russie souffle sur les braises des ressentiments anti-français en Afrique sub-saharienne, par le biais des réseaux sociaux et de bataillons d'activistes, qui, au Burkina Faso comme au Mali voisin, couvent et pondent à se multiplier à tire-larigot.