Le président russe Vladimir Poutine a ordonné, mercredi, une mobilisation partielle de ses ressortissants qui concernera 300 000 conscrits, dans une réponse au « chantage nucléaire » de l'Occident. Les Occidentaux voient cette mobilisation comme un signe de « faiblesse ». Il s'agit de la première mobilisation de la Russie depuis la Seconde Guerre mondiale, le président russe a annoncé qu'il ne s'agissait pas de « bluff » et que « si l'intégrité territoriale de notre pays est menacée, nous utiliserons tous les moyens disponibles pour protéger notre peuple ». La déclaration de Vladimir Poutine intervient dans le cadre d'une allocution télévisée à la nation après avoir signé un décret sur la mobilisation partielle. « Les activités de mobilisation commencent aujourd'hui », a-t-il annoncé. « Nous ne parlons que de mobilisation partielle », a-t-il ajouté alors que cette mobilisation concerne 300 000 conscrits qui recevront un salaire et une sécurité sociale comme les soldats professionnels qui combattent en Ukraine, sauf qu'ils ne seront pas envoyés en Ukraine. Seuls les citoyens ayant servi dans les forces armées et ayant une expérience militaire et de combat seront appelés et suivront une formation militaire supplémentaire. De son côté, le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, a indiqué que la Russie va mobiliser des réservistes pour renforcer ses troupes, indiquant que ce chiffre annoncé n'était qu'une infime partie des soldats à la disposition de la Russie qui a un potentiel de mobilisation de quelque 25 millions de personnes. Le discours du président russe intervient dans un contexte de revers importants essuyés du côté russe. Les opérations militaires ukrainiennes ont permis de reprendre plusieurs secteurs dans les régions de Kherson et de Kharkiv. « Les principaux objectifs de l'opération militaire spéciale restent inchangés – la République populaire de Lougansk est complètement libérée, et la République populaire de Donetsk est partiellement libérée », a déclaré Vladimir Poutine, critiquant les pays occidentaux qui tentent « d'affaiblir, de diviser et de détruire notre pays ». Mercredi, le vice-chancelier allemand, Robert Habeck, a fustigé sur Twitter la mobilisation partielle en estimant qu'il s'agit d'une « étape grave et mauvaise ». Dans un communiqué, le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a également réagi, en estimant que la rupture de la promesse de Vladimir Poutine de ne pas mobiliser une partie de la population pour cette guerre constitue « un aveu de l'échec de son invasion », ajoutant qu' »aucune menace ni propagande ne peut cacher le fait que l'Ukraine est en train de gagner cette guerre (...) et que la Russie est en train de devenir un paria mondial ». Même son de cloche chez l'ambassadrice américaine en Ukraine, Bridget Brink, qui a affirmé sur Twitter qu' »une mobilisation est signe de faiblesse, de l'échec russe ».