Une pléiade d'acteurs, cinéastes et artistes ont débattu, samedi à Tanger, autour de la thématique de « l'avenir du fonds d'aide à la production cinématographique nationale », le temps d'une conférence organisée en marge de la 22ème édition du Festival national du film (FNF), qui se tient du 16 au 24 septembre à la ville du Détroit. Cette rencontre, animée par la présidente de la Commission d'aide à la production des œuvres cinématographiques, Ghita El Khayat, s'est fixée pour objectif d'entamer une discussion sereine sur les aides au cinéma et d'échanger sur les résultats de ce soutien qui font l'objet d'un discours souvent critique, particulièrement en termes de rapport quantité/qualité. El Khayat a rappelé que le fonctionnement de la commission consiste à recevoir un certain nombre de dossiers et à examiner minutieusement les projets cinématographiques, notamment les scénarios, rappelant que les projets en lice sont composées d'une partie artistique et d'une autre financière. C'est au terme de la délibération que les membres de la Commission du fonds d'aide à la production des œuvres cinématographiques prennent leurs décisions, a-t-elle souligné. La Commission est composée de 11 membres, a-t-elle indiqué, notant que le Centre cinématographique marocain (CCM) entame, avant de nommer ses membres, un processus de prospection pour la sélection des personnes convenables qui seront amenées à prendre des décisions complexes. « Feu Noureddine Saïl s'était fixé pour objectif d'augmenter considérablement le nombre des productions cinématographiques marocaines », a-t-elle relevé, ajoutant qu'aujourd'hui, « nous avons atteint cet objectif, puisque nous sommes entre 20 jusqu'à 35 films marocains, toutes catégories confondues ». « Nous avons pu dépasser un pays comme l'Égypte, qui était dans les années 50, le deuxième producteur mondial de films dans le monde après les États-Unis », s'est-elle réjouie. La même responsable a néanmoins soutenu que « l'offre est maintenant très limitée par rapport à la gigantesque quantité de projets cinématographiques », estimant que le système actuel a atteint ses limites. « Il faut inventer un autre système », a-t-elle martelé, proposant à titre d'exemple de mettre en place des primes de qualité avec un pourcentage fixe, en fonction des entrées de salles de cinéma. Cette prime de qualité, selon elle, pourrait être d'une importance extrême, puisqu'elle permettra d'encourager et d'améliorer la qualité des œuvres cinématographiques. El Khayat a également suggéré de s'orienter vers un modèle de fonds privé, faisant observer qu'en France, par exemple, le Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) établit, aujourd'hui, un système de prix d'achat des productions, « un modèle réussi qu'on peut adopter au Maroc ». Placé sous le Haut patronage du Roi Mohammed VI, le Festival national du film vise à promouvoir le cinéma marocain, à encourager le travail des professionnels du secteur et à offrir un espace de rencontre, d'interaction et d'échange. La 22e édition du FNF, dédiée à la mémoire de feu Nour-Eddine Saïl, propose trois compétitions: longs métrages, courts métrages de fiction et longs documentaires. Le programme de cette édition comprend également le « Marché du film », qui évoquera les questions liées à la distribution et à l'exploitation des films à l'ère de la numérisation et de ses nouvelles formes. Sont également prévues des rencontres professionnelles sur la réalité du cinéma national et les perspectives de son développement, la présentation de la production cinématographique pour les années 2020 et 2021, et d'autres activités parallèles.