Le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a souligné, vendredi à Rabat, que la réforme du secteur de l'urbanisme et de l'habitat constitue un levier important pour consolider les piliers de l'État social et relancer l'économie nationale. S'exprimant à l'occasion du lancement du Dialogue national de l'urbanisme et de l'habitat, Akhannouch a indiqué que l'amélioration de la gouvernance administrative est au cœur des préoccupations de l'Exécutif, ajoutant que la réforme du secteur est un levier majeur pour atteindre ces objectifs. Et de poursuivre que le gouvernement aspire à travers cet événement, placé sous le Haut patronage du Roi Mohammed VI, à favoriser la concertation avec les différents acteurs afin de définir les contours d'une nouvelle politique publique, fondée sur une approche territoriale capable de faire émerger un nouveau modèle de développement urbain et des espaces de vie décents et accessibles. L'Exécutif, a-t-il soutenu, attache une grande importance à la mise à disposition d'une offre de logements décents répondant aux exigences des citoyens, relevant que la situation résultant du Covid-19 a révélé l'ampleur des disparités en matière de qualité et d'accès au logement, ainsi que le manque des quartiers résidentiels d'espaces de vie décents et d'un ensemble d'équipements de base. Dans le même cadre, Akhannouch a noté que la réalité démontre que le coût d'accès au logement moyen est encore élevé, en particulier pour les nouveaux ménages et les couples qui sont sur le point de se marier, précisant que le secteur immobilier ne s'est pas redressé mais a connu une stagnation tout au long de la décennie précédente, avec une offre très faible de logements moyen standing. Il a, dans ce sens, mis l'accent sur la nécessité de s'interroger, au regard de cette situation, sur l'efficacité des politiques publiques adoptées, notamment les dépenses fiscales affectées à l'acquisition de logements, relevant que malgré la réduction du déficit au niveau des unités de logements en passant de plus de 1,2 million d'unités en 2002 à 368.000 unités en 2021, il est difficile aujourd'hui d'évaluer l'impact économique et social de ces incitations. Le Chef du gouvernement a appelé à une réflexion sur les moyens permettant d'adapter l'offre à la demande, en proposant des offres de logement adéquates prenant en compte les spécificités territoriales et sociales ainsi que les enjeux d'inclusion sociale. Ce Dialogue national, a-t-il estimé, constitue une occasion idoine pour réfléchir à des solutions pour créer cet équilibre dans la perspective d'inscrire les exigences financières dans le projet de loi de finances 2023, ainsi que pour repenser les moyens de liquider le parc de logements à même d'assurer une transition en douceur vers le nouveau modèle. Akhannouch a ajouté que l'Exécutif aspire à améliorer la gouvernance administrative aux niveaux central et territorial, pour être à la hauteur des aspirations de la population et des entrepreneurs, soulignant la nécessité, pour atteindre ces objectifs, de poursuivre la digitalisation et l'accélération des procédures liées aux autorisations administratives d'urbanisme et d'habitat et aux incitations publiques. Les travaux de ce Dialogue national peuvent être une occasion pour réfléchir à d'autres défis concernant le secteur de l'habitat et de l'urbanisme, tels que ceux de l'éducation et de la santé, a-t-il dit, affirmant que l'amélioration du rendement du secteur figure également parmi ces défis. Lancé à l'initiative du ministère de l'Aménagement du territoire national, de l'urbanisme, de l'habitat et de la politique de la ville, le Dialogue national de l'urbanisme et de l'habitat sera prolongé au niveau des 12 régions du Royaume à partir du 21 septembre et portera sur quatre points essentiels qui seront débattus lors d'ateliers thématiques, animés par des experts de renommée.