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Latifa Chérif : « montez sur le ring et battez vous » !
Publié dans Hespress le 09 - 11 - 2018

Le cancer du sein est cette anomalie qui provoque un choc, une déstabilisation bouleversante ou encore une profonde mélancolie chez bon nombre de femmes qui découvrent qu'elles sont atteintes.
Hespress FR est allée à la rencontre de Latifa Chérif, la présidente de l'association « amis du ruban rose ». Elle nous parle de cette anomalie, de ce monde, et surtout de ce chemin de combattante et de longue haleine que parcourent ces femmes qui ont décidé de se battre et de vaincre ce « mal » qui déstabilise des familles.
« Il y'a une vie pendant le cancer, et il y a une vie après le cancer », c'est ce que nous a déclaré Latifa Chérif. Et d'ajouter que la vie pendant le cancer se fait dans une communauté. Selon elle l'idéal serait de rencontrer ces femmes au tout début de leur maladie, cela leur permet de bien la vivre.
« À chaque fois que nous en avons une nouvellement diagnostiquée on la fait accompagner par une ancienne », ajoute-t-elle.
Comme je le dis toujours, nous avons deux équipes, une équipe des guerrières et une équipe des championnes », sourit-elle. La présidente considère la maladie comme un ring où elle fait monter les nouvelles guerrières pour qu'elle soient accompagnées par les championnes qui ont vaincu la maladie.
Octobre rose ? plutôt année rose !
Notre interlocutrice insiste sur la sensibilisation, d'après elle, il ne doit pas y avoir un mois de sensibilisation, mais plutôt une année. « Il est important d'aller se faire dépister, d'aller faire cette mammographie, notamment aller la faire dans un centre de référence. Parce que ce n'est pas les mêmes mammographies. Une ancienne mammographie ne pourra pas déceler une petite lésion, alors qu'une nouvelle mammographie développée pourra le faire », affirme-t-elle.
Le dépistage sauve des vies
Latifa Chérif insiste et exhorte les femmes à aller se faire dépister. Elle rappelle la dernière campagne faite par son association et à travers laquelle des femmes ont franchi le pas et ont vaincu leur peur, pour pouvoir vaincre la maladie par la suite, « vous avez pu le voir à Casablanca, par le biais de notre campagne qui a permis de diagnostiquer deux femmes la semaine dernière. Sur 14 panneaux d'affichage, nous avons eu deux femmes qui avaient un ACR4 (anomalie indéterminée ou suspecte-Ndlr-) à un précocement. Donc nous avons pu sauver deux vies », nous déclare Latifa Chérif.
Le déni, cet ennemi
Elle met par ailleurs, la lumière sur un point important, à savoir le déni. Bon nombre de femmes, comme dans le cas de plusieurs anomalies, les gens préfèrent ne pas apprendre qu'ils sont atteints, et ressassent « cela n'arrive qu'aux autres ».
En effet, l'autopalpation est aussi importante, elle permet de détecter des signes d'alarme et d'alerter la femme sur une éventuelle existence d'un kyste.
Les signes sont nombreux, cela peut être un mamelon qui se retourne sur lui même, une peau d'orange, ou encore une boule, pour ne citer que ceux-ci.
Ruban rose, l'alliance des combattantes
L'association a été créée suite à des rencontres entre femmes atteintes du cancer du sein. 90 pc du comité de l'association est composé de femmes qui ont un cancer du sein.
L'objectif de l'association est d'accompagner les femmes atteintes d'un cancer du sein avant et après leur traitement.
« Nous accompagnons les femmes par un soutien psychologique, pendant les premières chimiothérapies, leur première radio thérapie, à leur chirurgie parfois. A coté de cela, l'association offre à ces femmes différents ateliers, des ateliers de bien être, de relooking, des séances de méditation, de thérapie cantique (reiki, tai chi) », ajoute Latifa Chérif, qui met en exergue l'importance des médecines parallèles qui s'avèrent très utiles.
A noter qu'au Maroc 10 à 15 milles cas de femmes atteintes du cancer du sein ont été enregistrés durant l'année 2018, et seules 15% de femmes ont fait le dépistage précoce, soit une ou deux femmes sur dix.
L'amie du ruban rose est pleine d'espoir et veut le transmettre tout rose à ces femmes qui ont peur de lutter contre la maladie.
"Battez vous, mettez vos gants, montez sur le ring, cela se joue en trois rounds, mais vous gagnerez la partie, n'attendez pas que les orages passent, apprenez à danser sous la pluie ».


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