L'étau se resserre autour de l'Algérie, principal soutien des séparatistes sahraouis du polisario. Les autorités de Malte ont expulsé un vol d'Air Algérie qui devait rapatrier des ressortissants sahraouis vers les camps de Tindouf. L'affaire a été passée sous silence par Alger. L'Algérie continue de chercher à enfreindre les règles et les procédures en vigueur dans les pays étrangers et d'outrepasser les autorités souveraines de ces derniers pour entretenir son projet séparatiste au Maroc. Mais le pays d'Abdelmadjid Tebboune ne cesse de se faire remonter les brettelles, et s'est heurté une fois de plus à une déconvenue. Après avoir tenté de faire soigner, le chef de la milice séparatiste, Brahim Ghali, en avril dernier dans plusieurs capitales européennes et s'est heurté à des refus catégoriques, l'Algérie avait finalement réussi à convaincre l'Espagne de le faire en cachette. L'affaire avait donné lieu à une grave crise diplomatique entre Rabat et Madrid. Cette fois-ci, une nouvelle affaire similaire s'est produite mais a été étouffée par les autorités algériennes pour éviter un scandale public et ternir encore plus son image d'Etat autoritaire, ne respectant pas la souveraineté d'autres pays. Selon le site d'information Algérie Part, samedi 30 avril, les autorités de Malte ont expulsé un avion de la compagnie nationale algérienne, Air Algérie. Il s'agissait d'un vol spécial, ayant décollé « totalement vide » depuis Alger pour rejoindre La Valette. L'avion a été spécialement affrété par l'Algérie pour exfiltrer des ressortissants sahraouis dissidents, membres actifs du polisario, vers Tindouf, la région que les autorités algériennes ont spécialement accordé aux membres de la milice pour élire domicile et installer leur campements militaires, et y faire loger des milliers de Sahraouis marocains forcés à l'exil. « Les autorités maltaises n'ont jamais donné leur accord pour autoriser cette opération de rapatriement. A son arrivée sur le sol maltais, l'équipage d'Air Algérie a été refoulé par les autorités locales », a indiqué Algérie Part, un site d'investigation dissident du régime. Et de se demander pourquoi les autorités maltaises ont-elles été si fermes et catégoriques pour refuser ce vol, si en principe ce vol était en règles. Un vol commercial normal n'aurait pas été confronté à un ordre d'expulsion, surtout que l'avion a été autorisé à atterrir. Aussi, faut-il noter que l'identité de ces Sahraouis du polisario n'a pas été communiquée, et c'est sans doute un élément central dans cette affaire qui ressemble à celle de Brahim Ghali qui avait atterri en Espagne avec une fausse identité fabriquée par Alger qui lui a octroyé un passeport diplomatique. La question de savoir ce qu'un groupe aussi important en nombre de membres du polisario faisait en même temps sur le sol de l'île méditerranéenne, est aussi intrigante. Selon Algérie part, ces questions dérangeraient à Alger et se sont heurtées au silence. La dernière fois que Malte avait une relation avec le différend autour du Sahara, était en 2011 lorsque l'île avait accueilli un cycle de discussions en mars entre les parties au conflit, à l'époque où Christopher Ross était l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour l'affaire du Sahara.