Le dialogue est actuellement en suspens entre le ministère de l'Éducation nationale et les syndicats les plus représentatifs du secteur, notamment sur le dossier des contractuels. Le gouvernement, lui, assure que la porte du dialogue n'a jamais été fermée devant la coordination des enseignants dits contractuels. Du côté de la coordination des enseignants dits contractuels, ce « silence » du département de Chakib Benmoussa est principalement lié, d'une part, au fait que le ministère n'a pas de réponse ou de solution concrète à apporter dans ce dossier, nous confie Mohamed Boulanouir, membre de la coordination nationale des enseignants recrutés par contrats auprès des AREF et l'un des enseignants arrêtés et poursuivis lors de la manifestation du 7 avril 2021. D'autre part, et en ce qui concerne la grève des enseignants contractuels qui a été prolongée à plusieurs reprises après les verdicts et poursuites annoncées à l'encontre de certains enseignants protestataires, Mohamed Boulanouir confie à Hespress Fr que la grève a été suspendue cette semaine, « dans l'optique de donner le temps aux différents intervenants pour se rendre compte qu'on a donné une chance à la tutelle et on continue de le faire pour qu'elle nous apporte une solution logique, notamment l'intégration dans la fonction publique« . « La résolution de notre dossier ne nécessite pas énormément de choses, mais uniquement une décision claire. Même les rounds de dialogue ne sont pas nécessaires face à une décision forte« , estime-t-il. En réponse au gouvernement qui avance que la coordination refuse le dialogue, notre interlocuteur précise que la coordination » n'a pas refusé le dialogue » et qu'il s'agit « d'une information erronée qui a été véhiculée par le ministère« . « Nous ne refusons pas le dialogue. Mais nous refusons le dialogue qui se fait juste pour redire les mêmes choses, ou juste pour dire qu'il y a un dialogue. Nous sommes pour un dialogue constructif où le ministre nous donne des solutions. Notre dossier revendicatif a été exposé à la tutelle le 13 avril 2019. Depuis cette date et à ce jour, le ministère nous demande encore et toujours de lui faire parvenir nos revendications alors qu'on les a déjà présentées, de même que les syndicats les plus représentatifs du secteur de l'éducation nationale et autres. Notre dossier revendicatif est simple et claire, et ne nécessite pas des centaines de rounds de dialogue avec le ministère pour le présenter« , fait valoir cet enseignant. Ce que souhaite aujourd'hui la coordination et les enseignants dits contractuels, c'est « que le ministère leur apporte une proposition claire« . Au sujet de la réforme du statut des fonctionnaires de l'Éducation nationale, le débat est aujourd'hui d'actualité. Le département de Chakib Benmoussa et les syndicats les plus représentatifs du secteur ont signé un accord le 7 mars qui consiste en la révision du statut actuel des fonctionnaires du ministère de l'Éducation nationale et la création d'un statut motivant et unifié qui englobe l'ensemble des catégories du système éducatif. Mais la coordination des enseignants dits contractuels a exprimé son refus de ce statut, au vu des régressions qu'il comprend, souligne Mohamed Boulanouir. « D'après les fuites que nous avons reçues, il est indiqué que le statut de fonctionnaire de l'Etat sera retiré à tous les enseignants. Le discours qui nous est adressé en tant que coordination, c'est qu'il y aura un statut qui n'est pas soumis à la fonction publique. C'est ça le débat. Donc il n'y a pas de nouveauté. Tout ce qu'il y a, c'est que les statuts des 12 AREF seront regroupés en un seul . Ce qui fait que notre situation en tant qu'enseignants contractuels ne connaîtra aucun changement« , explique cet enseignant. Et de conclure : « Le ministère dit que ce statut verra le jour au plus tard en juillet 2022. Si cette date n'est pas respectée, on propose à la tutelle une idée simple. Qu'on nous intègre maintenant dans la fonction publique dans le cadre du statut de base du ministère de 2003, et par la suite, s'il y a des réformes à faire avec les syndicats, à la sortie du nouveau statut, on est partant. D'ailleurs c'est le rôle des syndicats de défendre les intérêts des employés, d'autant plus que leur dialogue avec la tutelle est toujours ouvert« .