Le dossier des enseignants contractuels refait surface sur la table du ministère de l'Education nationale. Les modifications apportées à leur statut d'enseignants-cadres des académies régionales du Royaume (AREF) ne semblent pas les satisfaire, et ils tiennent plus que jamais à l'intégration au statut de la fonction publique. Une grève a été observée en ce début de décennie 2020, et une seconde est programmée pour la fin de ce mois. Les détails. Le bras de fer entre le département de Said amzazi et la coordination nationale des enseignants-cadres des AREF ne semble pas vouloir prendre fin. En cause, le « mépris » de la tutelle et « son refus de dialogue » avec cette catégorie d'enseignants. En effet, les enseignants contractuels ont à nouveau observé une grève nationale les 2 et 3 janvier après le refus du ministère de les recevoir pour des pourparlers au sujet de leur dossier revendicatif à la traîne depuis deux ans déjà. « Depuis la rencontre avec la tutelle en novembre dernier, c'est le silence radio total. D'ailleurs, lors de ce dernier round du 1er novembre, il a été convenu à ce qu'on fixe de notre côté une autre date de dialogue. On a donc contacté fin novembre le ministère pour fixer une date pour décembre. On nous a dit que le ministre était en France et qu'une fois au Royaume, à partir du 20 décembre, le dialogue sera repris. Après le 20 décembre, aucun contact n'a été établi. Toutefois, ils sont en pourparlers avec les syndicats les plus représentatifs du secteur au sujet du dossier des cadres administratifs et autres. Mais quand il s'agit de nous, c'est silence radio. Donc où est la bonne intention de la tutelle à mettre fin à cette crise ? Où est la bonne volonté de la tutelle pour régler notre dossier ? », s'interroge au micro d'Hespress FR, Abdelfattah. K enseignant contractuel à Sidi Kacem et membre de la coordination. De même, notre interlocuteur nous indique que la tutelle s'est engagée, oralement, avec la coordination lors des pourparlers sur plusieurs points. « Cependant, il n'en est rien sur le terrain. C'est-à-dire qu'elle n'honore pas ses engagements », a-t-il souligné. « La tutelle s'est engagée oralement pour le remboursement des indemnités, stopper le harcèlement subi par les enseignants suite à leur participation aux grèves ou encore le report de l'examen de qualification jusqu'à ce qu'une issue soit trouvée. Mais aucune de ces promesses n'a été tenue. Les inspecteurs s'amusent toujours à dire aux enseignants de se préparer pour l'examen en leur donnant carrément des dates. Donc on se demande où est passé le ministère face à toutes ces manœuvres ? », a relevé notre interlocuteur. La demande principale des enseignants recrutés auprès des AREF est l'intégration au statut de la fonction publique auprès du ministère de l'Education nationale comme cela a toujours été le cas, nous fait savoir Abdelfattah. K. Est-ce par manque de confiance envers les AREF ? « Ce n'est absolument pas le cas« , nous affirme notre interlocuteur. « Les budgets alloués aux AREF ne sont pas satisfaisants pour répondre aux besoins de tous les enseignants-cadres en matière de paiement des indemnités et des droits et autres, sans oublier que ce budget, qui est discuté dans les deux chambres du Parlement, peut-être accepté comme il peut être refusé. Il y a toujours un doute, contrairement au ministère, où le budget annuel est garanti », argumente-t-il. Selon notre interlocuteur, le ministère de l'Education nationale fait la promotion d'un discours qui n'a rien de véridique. « Il affirme que notre situation et notre statut sont semblables à celui des fonctionnaires de l'Académie, ce qu'elle surnomme la similitude. Ce qui est absolument faux », affirme-t-il. Notre interlocuteur donne ainsi plusieurs exemples notamment celui de la retraite où les enseignants titulaires auprès du ministère de l'Education sont inscrits auprès de la Caisse marocaine de retraite (CMR), tandis que les contractuels sont inscrits auprès du Régime collectif d'allocation de retraite (RCAR), soit deux modes de traitements différents. Il y a aussi la mutation nationale. Un avantage auquel ont droit les enseignants du ministère de l'Education et non les enseignants contractuels, qui sont engagés auprès des académies régionales et doivent rester dans leur région, dans le cadre de la régionalisation avancée. Il y a également le droit à la mutation d'un département à un autre. Les enseignants du ministère ont le droit de passer les concours ouverts dans un autre ministère, tandis que les contractuels non. Ce qui veut dire que leurs perspectives d'évolution restent limitées, souligne notre interlocuteur. Pour conclure, le contractuel nous fait savoir que, vu le contexte actuel, la coordination des enseignants recrutés par contrat auprès des AREF envisage d'observer une énième grève nationale les 28, 29, 30 et 31 décembre, accompagnée d'une marche nationale à Casablanca et dont la date sera annoncée ultérieurement.