Un jour après avoir annoncé une grève « nationale » ces jeudi et vendredi prochains, la Coordination des enseignants dits « contractuels » fait monter la pression en prévoyant 6 autres jours de grève, en ce mois janvier, en plus d'une marche « nationale » à Casablanca. Dans le cadre de leur dossier revendicatif, ils comptent porter dans chacune des deux dates une réclamation distincte, toujours dans l'optique d'intégrer les statuts de la Fonction publique, et de se soustraire des Académies régionales d'éducation et de formation (AREF). Les « contractuels » (que le ministère de l'Education nationale désigne comme « Cadres des AREF ») dessinent leur propre agenda, au moment où la Direction centrale du ministère de tutelle s'apprête à rouvrir le dialogue avec les 5 syndicats les plus représentatifs du secteur. La grève de deux jours, annoncée mardi, se veut comme protestation contre les retenus sur salaire ayant touché ses membres. Leur Coordination nationale indique aujourd'hui que les enseignants s'apprêtent à se lancer dans une nouvelle phase de protestation qui devrait prendre effet du 28 au 31 janvier prochains, en plus d'une marche nationale à Casablanca le 20 janvier. Rendant compte de leur réunion, les « contractuels » ont réitéré leur « rejet du schéma contractuel » et appellent « l'Etat à intégrer tous les professeurs dans les cycles de la fonction publique sans restriction ni condition ». Les fraîchement créés statuts des AREF sont toujours jugés « socialement non protecteurs » par leur Coordination nationale qui insiste sur son indépendance de tout syndicat. Pour jeudi 2 janvier, ils comptent manifester leur mécontentement face aux retenus sur salaire décidées par le ministère de tutelle contre les enseignants grévistes. Une mesure qu'ils qualifient d'« illégale », et même de « vole qualifié », « ce qui affecte le pouvoir d'achat des enseignants qui ont exercé leur droit constitutionnel de faire grève ». Les contestataires réunis à Rabat ont également blâmé le ministère d'Amzazi par rapport au « temps scolaire perdu pour les élèves », ainsi que le gouvernement El Otmani par rapport à « tout ce qui va se produire dans les prochains jours ». Cette grève nationale coïncide avec les protestations des enseignants de langue arabe pour les enfants des Marocains résidents à l'étranger. Ces derniers se plaignent auprès du ministère de tutelle pour « retard de réception de leurs salaires » et « échec » de leurs parcours professionnels à l'étranger, tout en exigeant une «réparation des dommages causés par le mouvement de mutation ». Rappelons que la dernière réunion entre le ministère de tutelle et les cinq syndicats les plus représentatifs du secteur remonte au 5 décembre dernier. « Le ministère a reporté la réunion prévue le 11 décembre, où il s'était engagé à nous apporter des solutions sur les dossiers que nous avons déposés. Puis, il a reporté la réunion prévue le 17 décembre où il devait être question des problèmes en suspens au niveau des régions et provinces », nous avait alors expliqué le secrétaire général de la FNE Abderrazzak El Idrissi.