Le ministère de l'Education nationale, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a annoncé la suspension de la réunion prévue ce lundi avec les syndicats les plus représentatifs du secteur et les représentants de la Coordination nationale des enseignants dits « contractuels ». Il s'agirait de représailles suite à l'annonce faite par ces derniers, appelant à 6 jours de grève en mars prochain, en plus de deux marches « nationales » de protestation à Marrakech et Tétouan. Le ministère de l'Education nationale et de la Formation professionnelle s'est dit « surpris » de la décision prise tard dans la soirée de dimanche par la Coordination nationale des professeurs dits « contractuels ». Leur Conseil national a en effet programmé 6 jours de grève au cours du mois de mars prochain. « Les conditions objectives de dialogue n'ont pas été respectées par les différentes parties, avec l'esprit de responsabilité nécessaire pour trouver un terrain d'entente pour un dialogue sérieux et significatif », explique le ministère pour justifier sa décision. En conséquence, le département de Saïd Amzazi a attribué cette suspension des discussions, au « désengagement des parties concernées par rapports aux résultats de la réunion du 12 février », leur faisant porter la responsabilité de « l'échec du dialogue », ainsi que de « ses répercussions négatives sur le fonctionnement normal du service public ». En guise de réaction, le ministère de tutelle a également menacé les « contractuels » de « prendre les mesures légales et procédurales en vigueur en cas de manquement aux obligations professionnelles ». Cela présage d'éventuelles retenues sur les salaires des enseignants grévistes. Aux cotés des responsables de la Direction centrale des ressources humaines du ministère de l'Education nationale, la réunion de lundi devait se tenir en présence des Secrétaires généraux des cinq syndicats les plus représentatifs du secteur, en plus des membres choisis du Comité de dialogue, mandaté par la Coordination nationale des enseignants dits « contractuels ». Alors qu'une nouvelle promotion d'enseignant ont intégré les Académie régionales d'éducation et de formation en cette année scolaire 2019-2020, le dossier revendicatif de cette catégorie reste inchangé, puisque la demande première demeure celle de « l'intégration dans les statuts du ministère de l'Education nationale, et non dans les statuts des AREF ». Convoquant son Conseil national, dimanche, la Coordination nationale des « contractuels » a annoncé un « programme de lutte plus intense que ses prédécesseurs » : pas moins de 6 jours de grève au mois de mars, avec l'organisation de deux marches de protestation à Marrakech et à Tétouan. Rappelons qu'au cours de la dernière réunion entre les différentes parties du dialogue, le 12 février dernier, le ministère de l'Education nationale a proposé une batterie de mesures en vue d'« atténuer le climat de tension qui caractérise ce dossier » , au moment où les « contractuels » s'apprêtaient déjà à observer 4 jours de grève. Il s'agissait principalement de la titularisation de tous les enseignants de cette catégorie sans passer l'examen de qualification, ainsi que d'autres mesures liées aux allocations familiales, à l'engagement de verser les salaires dans leurs délais, et de réglementer les opérations de mutation. Le ministère de Saïd Amzazi avait également proposé aux « contractuels » d'abandonner le statut actuel des cadres des Académies régionales de l'éducation et de la formation (AREF), et de le remplacer par un nouveau système qui devait faire l'objet de la réunion annulé ce lundi. Notons que le ministère n'a fait aucune mention par rapport à une reprise du dialogue sur ce dossier.