Le Maroc appelle à mettre fin à l'impunité des personnes responsables de l'utilisation criminelle d'enfants, a déclaré le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita, en marge de l'inauguration d'un centre dédié aux recherches sur la prévention et l'exploitation des enfants dans les zones de conflit à Dakhla. Le ministre a souligné à cette occasion que ce phénomène existe aux portes du Maroc, perpétré par la milice du polisario et avec les encouragements de l'Algérie. L'embrigadement des enfants, forcé par le polisario et encouragé par l'Algérie, dans les camps de Tindouf, alimente l'instabilité en Afrique du Nord et dans le Sahel, a déclaré le ministre marocain des Affaires Etrangères à l'occasion de l'inauguration d'un premier centre académique dédié à la recherche sur le phénomène des enfants soldats. L'endoctrinement et l'enrôlement des enfants par les milices armées du polisario constituent « un crime inhumain, et un déni des droits élémentaires des enfants embrigadés », ainsi qu'une violation flagrante des résolutions adoptées par le Conseil de Sécurité en la matière, a ajouté le ministre. Selon lui, le pays-hôte (l'Algérie, ndlr) doit assumer la plénitude de sa responsabilité internationale imprescriptible, notamment au regard de la sécurité et de la protection des enfants vivant sur son territoire. Le Maroc appelle aussi à mettre fin à l'impunité des personnes responsables du recrutement et de l'utilisation criminelle d'enfants et d'autres violations graves, en soutenant la surveillance et la communication systématiques par les Nations Unies des violations des droits de l'enfant dans les conflits, a martelé le ministre à l'ouverture d'une conférence du Centre international de recherches sur la prévention des enfants soldats inauguré jeudi à Dakhla. Et de rappeler que la proportion d'enfants vivant dans des zones de conflit et qui risquent d'être utilisés par des groupes armés a triplé ces 3 dernières décennies en passant de moins de 5% en 1990 (soit 99 millions d'enfants) à plus de 14% en 2020 représentant 337 millions d'enfant et plus de 460 millions en 2022. « La problématique des enfants soldats n'est ni marginale, ni circonstanciée et contrairement aux idées reçues, ce phénomène n'est pas exclusif à l'Afrique », a indiqué le ministre qui a expliqué que 15% des enfants soldats sont des filles et que les enfants prennent part à 75% des conflits en cours dans le monde. Cette intervention du ministre Nasser Bourita intervient à l'occasion de l'ouverture du premier centre international dédié à la recherche sur la prévention des enfants soldats au Maroc qui, aura pour mission d'effectuer des recherches académiques qualitatives et quantitatives afin de sensibiliser sur la situation des enfants-soldats et processus de leur embrigadement. Le centre s'est associé aux agences des Nations unies, aux organisations internationales et régionales, aux réseaux internationaux et à la société civile pour développer un programme commun de recherches. Sa création s'inscrit dans le combat du Maroc en faveur des droits et la protection des enfants, ainsi que dans son rôle de faiseur de paix dans le monde. Le Maroc un acteur majeur du maintien et de la consolidation de la paix, a affirmé à cet égard M. Bourita. En effet, le Royaume participe depuis 1960 aux missions de maintien de la paix, sur tous les continents, et est classé parmi les 11 premiers pays contributeurs en casques bleus dans le monde, avec 1702 casques bleus déployés en Afrique (MINUSCA, MONUSCO et UNMISS). Le pays a également ratifié en mai 2002, le protocole facultatif à la Convention relative aux Droits de l'Enfant, concernant les enfants-soldats et le gouvernement marocain s'est engagé à mettre en application les dispositions de la Convention et celles du Protocole facultatif et à assurer l'harmonisation de la législation marocaine avec leurs principes. A travers ce Centre, le Maroc souhaite apporter sa pierre à l'édifice, en contribuant au débat par la formulation de propositions concrètes à la faveur du continuum sécurité-développement et la coordination des efforts de la communauté internationale », a déclaré le ministre. De son côté, le président directeur général du centre et professeur à l'Université d'Ottawa, Abdelkader Filali, a souligné que ce centre focalisera ses missions autour des études, des recherches et des consultations portant sur la prévention et l'exploitation des enfants dans les zones de conflit. Et d'expliquer qu'il sera doté de mécanismes de contrôle et de suivi des diverses violations dans les zones de conflit à travers le monde, et d'autres mécanismes de plaidoyer international auprès des organisations des Nations unies dans les différents forums, et ce en collaboration avec la société civile dans le monde entier et les instances civiles œuvrant dans ce domaine.