Le président Emmanuel Macron a annoncé, jeudi, que la fermeture des dernières bases françaises au Mali prendra de « 4 à 6 mois », dans le sillage du retrait des militaires français, européens et canadiens de ce pays. « Nous allons donc progressivement fermer, dans un exercice qui va prendre 4 à 6 mois, les bases qui sont présentes au Mali", a déclaré le président en conférence de presse conjointe à l'Elysée, avec ses homologues sénégalais, Macky Sall, président en exercice de l'Union africaine, et ghanéen, Nana Akufo-Addo, et le président du Conseil européen. « Pendant ce temps (...) nous allons continuer d'assurer les missions de sécurisation de la Minusma », la Mission de l'Onu au Mali, forte de plus de 13.000 Casques bleus, a-t-il dit. Emmanuel Macron a indiqué également que des militaires européens participant au groupement de forces spéciales Takuba « seront repositionnés aux côtés des forces armées nigériennes dans la région frontalière du Mali ». La France et ses partenaires européens ont officialisé, jeudi, leur retrait militaire du Mali, au terme de neuf ans de lutte antijihadiste menée par Paris dans le Sahel. « En raison des multiples obstructions des autorités de transition maliennes, le Canada et les États européens opérant aux côtés de l'opération Barkhane et au sein de la Task Force Takuba estiment que les conditions politiques, opérationnelles et juridiques ne sont plus réunies pour poursuivre efficacement leur engagement militaire actuel dans la lutte contre le terrorisme au Mali et ont donc décidé d'entamer le retrait coordonné du territoire malien de leurs moyens militaires respectifs dédiés à ces opérations », selon une déclaration conjointe.. La France est engagée au Sahel aux côtés de ses partenaires régionaux (Mali, Niger, Burkina, Mauritanie et Tchad), à travers la force antijihadiste Barkhane, lancée le 1er août 2014. Le président français Emmanuel Macron avait annoncé, en juin dernier, un prochain désengagement progressif de la France du Sahel, à travers la transformation de Barkhane en un dispositif resserré, focalisé sur la lutte antiterroriste et l'accompagnement au combat des armées locales, en réduisant les effectifs français dans la région d'ici 2023 à 2500-3000 hommes, contre plus de 5.000 aujourd'hui. La transformation de l'opération Barkhane verra ainsi la Task Force Takuba devenir un des piliers de la lutte menée par la France et ses partenaires européens contre les groupes armés terroristes au Sahel. Dans dans le cadre de la restructuration de ses opérations au Sahel, « Barkhane » avait transféré mi-novembre dernier à l'armée malienne la base de Tessalit, dans le nord du Mali, après celle de Kidal.