L'Union européenne (UE) investira 1,6 milliard d'euros (17 milliards de dirhams) au Maroc au cours des cinq prochaines années afin de soutenir la transition énergétique et numérique du Maroc, a annoncé mercredi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Le Royaume est le premier pays à recevoir un financement dans le cadre du programme d'infrastructures « Global Gateway » (Portail Mondial ). « C'est une grande opportunité pour la transition verte et numérique », a-t-elle gazouillé sur son compte Twitter à l'issue de sa rencontre au Maroc à Rabat avec le Chef du gouvernement marocain Aziz Akhannouch et le ministre des Affaires étrangères de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger et en présence de l'ambassadeur de l'UE au Maroc, Patricia Pilar Llombart Cussac. Pour ce faire, le royaume s'est engagé à réduire de près de moitié (45,5%) ses émissions de gaz à effet de serre à l'horizon 2030 tout en se fixant un objectif d'énergie renouvelable de plus de 52% à partir d'une capacité électrique qu'il compte installer d'ici 2025. « Nous travaillons sur le développement d'un partenariat vert entre le Maroc et l'Union européenne, le premier que nous développons avec un pays partenaire. Cela nous permettra aussi de nous engager ensemble dans le développement de notre énergie, plus verte »a expliqué Ursula von der Leyen lors de sa première visite officielle à Rabat et donc au Maroc. De son côté, le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch a indiqué que le Maroc est un « partenaire stratégique de l'Union européenne ». Il a en outre souligné que les deux parties travaillent ensemble « à veiller avec sérieux au raffermissement de cette relation à laquelle le Souverain accorde une importance très particulière » ajoutant que « le Maroc veut aller de l'avant dans son partenariat avec l'UE à travers la réalisation de grands projets ». Le Royaume et l'UE, liés par un avenir commun, partagent les mêmes visions, a-t-il poursuivi, notant que « les entretiens ont passé en revue les chantiers majeurs, lancés sous l'impulsion royale et qui font de la protection sociale une priorité ». L'entrevue est-il encore dit, a permis d'aborder d'autres questions prioritaires, dont l'énergie verte, la transition numérique, l'investissement, la relance économique et la promotion de la culture. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a pour sa part ajouté que cette coopération entre le Maroc et l'UE a pour but de » renforcer la connectivité de nos sociétés, y compris, grâce à un large partenariat numérique. Beaucoup peut être fait, pour intégrer davantage nos économies, et mieux les adapter. Ce sera au bénéfice de nos entreprises, de leurs salariés, et de tous les travailleurs. » Cet investissement de l'UE s'inscrit dans le cadre de la stratégie européenne « Global Gateway », lancée en septembre dernier afin de mobiliser jusqu'à 300 milliards d'euros sur la période 2021-2027 en faveur de projets durables dans le domaine des infrastructures, le numérique et le climat entre l'UE et ses partenaires. Le chantier de l'UE européen visant à investir 300 milliards d'euros à l'échelle mondiale dans des projets liés à l'infrastructure, au numérique et au climat d'ici 2027 a été conçu pour contrecarrer et concurrencer la stratégie "Belt and Road" (nouvelle route de la soie) de la Chine. Les fonds du Global Gateway sont issus des ressources propres de l'Union européenne (18 milliards d'euros de subvention), des financements accordés par les 27 États membres, ainsi que des fonds des institutions financières européennes (145 milliards d'euros d'investissements) et des institutions nationales de développement (135 milliards d'euros), appuyés par des investissements privés. L'objectif étant de s'appuyer sur les investissements des secteurs public et privé comme alternative aux prêts chinois. En effet, les responsables de l'UE estiment que les financements proposés par Pékin sont souvent pénalisants, manquent de transparence et rendent certains pays dépendants de la Chine par le biais de la dette, plus pauvres, notamment en Afrique. Contrairement à la Chine, l'Union européenne veillera à ce que les communautés locales bénéficient des projets d'infrastructure dans le cadre de Global Gateway. Les financements prendront la forme de subventions, de prêts et de garanties budgétaires et devraient provenir du budget de l'UE, des gouvernements, et des institutions financières et de développement européennes. Le projet de soutien de transition énergique au Maroc s'inscrit quant à lui dans la mise en œuvre de l'Accord de Paris sur le changement climatique. Il vise à renforcer la coopération en matière d'énergie, de lutte contre le réchauffement climatique, de protection de l'environnement avec les partenaires de l'UE, le Maroc étant le premier économiquement de l'UE sur le continent africain. Les deux partenaires sont liés depuis plus de 20 ans par des accords agricoles et de pêche. Ce partenariat «nous permettra de nous engager ensemble dans le développement de notre énergie, plus verte», a déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avant de prendre son envol pour Dakar et le Sénégal ou elle devait rencontrer le président Macky Sall en cette soirée de mercredi.