Drôle d'héritage que celui du nouveau Conseil communal de la ville de Casablanca. Il s'est retrouvé redevable d'une grosse qu'il sera obligé de verser aux deux sociétés chargées de la gestion de la collecte des déchets ménagers ARMA (anciennement Derichebourg) et AVERDA. C'est une situation exceptionnelle héritée de la gestion de l'ancien Conseil communal dirigé par le PJD et que les Casablancais ne veulent plus revivre. En effet, la capitale économique avait vécu pareille situation, il y a trois ans quand le Conseil communal avait cessé d'honorer ses engagements envers les sociétés de gestion de ce même service, l'une Marocaine et l'autre Libanaise. C'est le même cas de figure qui se présente avec l'avènement de la nouvelle équipe conduite par la Maire Nabila Rmili. Cette dernière pour mettre fin à ce « conflit » s'apprête donc à se soulager de quelque 500 millions de dirhams afin d'éviter à ARMA et AVERDA au bord de la faillite, de sombrer. En effet, ces deux sociétés qui assurent la gestion déléguée de la collecte des ordures n'auraient pas encore été payées par la commune, et ce depuis bientôt une année, ce qui fait craindre à la métropole une énième crise de gestion des déchets ménagers. Le hic c'est que la somme débloquée par le nouveau Conseil de la ville suffirait à peine à couvrir les dépenses engagées par les deux sociétés durant cette période « d'impayés », mais qui tout de même devrait leur permettre d'assainir leur situation envers les banques qui elles, ne les épargnent point. Certes, en août dernier un acompte avait été avancé selon une source qui s'est confiée à Hespress. Mais, il est vrai que les deux gestionnaires de la collecte des déchets ménagers attendent toujours de voir venir 160 millions de dirhams chacune, histoire de régler cette affaire une bonne fois pour toutes et de permettre à la nouvelle équipe dirigeante du Conseil de la ville de pouvoir tenir pour responsables les délégataires de ce service des ordures en cas de non-exécution des tâches qui leur ont été indues. A cet égard, Moulay Ahmed Afilal, Adjoint au Maire de Casablanca et délégué à ce secteur précisément, a affirmé à Hespress que « le Conseil de la ville se chargeait non seulement d'assumer sa responsabilité en s'acquittant du passif envers les deux entreprises, mais en plus, de les payer à l'avenir sur la base d'une mensualité afin d'éviter l'accumulation de dettes ». Hespress a appris par ailleurs que des réunions sont organisées régulièrement entre des responsables du Conseil communal et des responsables des deux entreprises afin de parvenir à une sortie de crise. Selon d'autres langues, plus mauvaises celles-ci, il se murmure que la rallonge promise par le Conseil communal ne serait, effectivement, réglée qu'au mois de mars. Les deux délégataires qui reprochent au délégant, à savoir le conseil de la ville de Casablanca, de n'avoir pas rempli ses obligations envers eux, indiquent qu'à chaque fois que la ville de Casablanca ne les paye pas et ils se trouvent dans l'impossibilité de contracter des crédits et du coup payer leurs milliers d'employés. Cela affecte leur travail, retarde les salaires mensuels de leurs travailleurs, ce qui provoque des mouvements de protestations sociaux, et par conséquent la propagation des déchets dans la ville. Effet boule-de-neige, les Casablancais feront alors face au déclin des services de collecte des déchets dans la ville, au moment où les autorités concernées sont censées entreprendre plus d'efforts afin d'être à la hauteur des attentes et aspirations des citoyens.