L'île de Gran Canaria a cessé de supporter le plus grand flux migratoire toutes provenances confondues au détriment des îles Fuerteventura et Lanzarote. Une situation nous dit "La Razon" qui tire ses données du rapport Missing Migrant Disappeared de l'OIM et qui contraste avec l'année dernière où l'île de Gran Canaria avait reçu l'essentiel des entrées irrégulières. L'augmentation de la mortalité (un millier de décès au moins) lors des traversées d'Afrique Subsaharienne de Mauritanie ou du Maroc est l'une des variations par rapport à l'année précédente, mais pas seulement. Il est dit également que ces derniers mois, les arrivées irrégulières ont été enregistrées lors de traversées depuis Tarfaya ou de Laâyoune vers Lanzarote et Fuerteventura qui n'étaient pas habituées à recevoir tant de monde. Les bateaux, précaires et avec plus de monde à bord, qui entament des voyages depuis des régions plus reculées comme la Gambie ou le Sénégal, aux trajets de plus de 1.000 kilomètres et qui avaient leur point d'arrivée au sud de Tenerife dans l'île de Gran Canaria, ont considérablement été réduits par rapport à l'été et à l'automne 2020, à cause de contrôles de police plus fréquents pour les diriger vers ces deux iles de l'archipel. Selon les données de la Croix-Rouge, que reprend La Razon, les arrivées à Tenerife ont considérablement diminué, passant de 3 669 personnes en 2020 contre 1 206 jusqu'au 14 décembre . Dans le même ordre d'idées, Gran Canaria est passée de 16.484 l'année dernière à 8.424 jusqu'à présent cette année. Cette route, nous dit-on, avait son point de départ à Dakhla, et était empruntée par les irréguliers à 83% Subsahariens arrivés en octobre et novembre. Mais ce scénario a radicalement changé. Les arrivées, actuellement, sont concentrées dans les îles orientales de Fuerteventura et Lanzarote car c'est la distance la plus courte – entre 100 et 150 kilomètres (parcourue en 24 heures environ à bord de pneumatiques rapides mais rendus dangereux par une surcharge humaine de 50 et 60 personnes et parfois sans personne à bord ayant des connaissances en navigation. Selon les données de la Croix-Rouge, organisation chargée des premiers soins à leur arrivée sur le continent, Lanzarote est passée de 924 personnes en 2020 à 4 690 en 2021 tandis que Fuerteventura est passée des 1 3555 personnes à 5 314. Dans une analyse comparative, la Croix-Rouge assure que le phénomène « est similaire » à l'année dernière. Les chiffres et le profil sont similaires et aucune différence majeure n'est détectée. L'âge des personnes qui arrivent ne dépasse pas 40 ans et il s'agit majoritairement d'hommes subsahariens. En ce sens, 83% des personnes qui ont atteint les îles viennent d'Afrique subsaharienne, 83% sont des hommes. En revanche, selon la Croix-Rouge, cette année le nombre de maghrébins qui choisissent cette route pour rejoindre les Canaries a diminué de moitié, contrairement à l'année dernière où 35% de personnes avaient été détectées, en provenance du Maroc, de la Tunisie et de l'Algérie arrivées en raison de la crise économique et touristique résultant de la pandémie. Ce changement dans la route des Canaries sature les ressources d'accueil de Fuerteventura et Lanzarote. À l'heure actuelle, il existe deux Centres d'attention temporaire (CATE), l'un d'une capacité d'environ 120 personnes et un autre espace, loué par le ministère de l'Intérieur, d'une capacité également d'environ 120 personnes. Dans le cas de Lanzarote, certains des immigrés ont été hébergés dans des stations touristiques en raison du manque de places. Côté positif, le détournement vers la péninsule ibérique vient d'être réactivé.