Le Maroc a déjà pris les mesures nécessaires pour réduire le risque d'importer des cas du nouveau variant du coronavirus Omicron, annoncé il y a deux jours et désigné comme « préoccupant » par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a affirmé samedi Dr Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé. « Un variant plus transmissible -si confirmé- finit par toucher toute la planète », a-t-il toutefois fait observer dans une analyse intitulée « Le nouveau variant Sud-Africain : Inquiétude et Vigilance ». De son avis, seul le respect des mesures barrières permet d'étouffer les cas importés et de ralentir la propagation des virus en attendant de protéger la population par plus de vaccination. Se disant en faveur de plus de vigilance, grâce à une vaccination rapide, complète et généralisée, l'expert a affirmé qu'il s'agit de la « seule arme disponible à ce jour pour réduire le risque de l'émergence de nouveaux variants » et du « chemin le plus rapide vers le retour à la vie normale et la fin de cette pandémie ». Selon lui, le variant Omicron, qui associe 30 mutations dont 10 d'entre elles concernent une partie du virus associée à la transmissibilité et à la protection immunitaire, a été détecté en novembre en Afrique du Sud, dans une province peuplée qui concentre 80% de l'ensemble des cas de coronavirus dans le pays, dont la vaccination ne dépasse pas encore les 24% de sa population. Evoquant les scénarios possibles à l'échelle planétaire, Dr Hamdi a averti que si ce le nouveau variant s'avère légèrement plus transmissible que Delta, qui est le dominant actuellement, la situation ne devrait pas connaitre un changement notable, alors que si la transmissibilité atteint 50% ou plus que Delta, le monde fera face à de nouvelles vagues très fortes, surtout dans les pays sous vaccinés. Côté virulence, si Omicron s'avère plus transmissible et moins virulent que Delta (peu probable mais possible), ce variant prendra la place de Delta avec des vagues moins graves et moins de décès, a-t-il argumenté. Pour ce qui est de la résistance aux anticorps, l'expert a poursuivi que si le variant déjoue effectivement l'immunité, les laboratoires et les chercheurs devraient adapter leurs vaccins pour lui faire face et ça prendrait quelques mois. Concernant l'efficacité des vaccins contre le variant Omicron, Dr Hamdi avance qu' »aucune réponse définitive ne peut être apportée actuellement ». « Il y a des indices que ce variant pourrait déjouer ou affaiblir l'efficacité des vaccins, et qu'il pourrait y avoir un risque plus élevé de réinfections chez les personnes déjà guéries de la Covid », a-t-il prévenu, soutenant que certaines mutations dans ce variant sont déjà connues pour leur capacité à aider le virus à échapper au système immunitaire et à résister aux anticorps. A ce propos, l'expert a indiqué que des prélèvements ont été effectués sur le sang de personnes déjà vaccinées ou ayant guéri de la Covid, pour confronter leurs anticorps au nouveau variant dans les laboratoires, ajoutant que les premières réponses seront disponibles dans deux semaines, alors qu'un suivi de la situation en Afrique du Sud dans les conditions réelles de l'épidémie donnerait des réponses plus précises, mais avec plus de retard.