Accompagné de son staff, le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Ait Taleb, s'est réuni lundi 22 novembre avec les représentants du bureau national du Syndicat national indépendant des médecins du secteur public. La réunion a porté sur le dossier revendicatif des médecins du secteur public (généralistes, dentistes, pharmaciens) qu'ils brandissent depuis plusieurs années déjà. Le ministre de la Santé a finalement répondu favorablement à l'invitation du syndicat indépendant des médecins du public, qui a alerté à plusieurs reprises sur la congestion que traverse le secteur suite à la non-réalisation de plusieurs doléances des professionnels, en plus de la pandémie du Covid-19. Dans un premier temps, le ministre Khalid Ait Taleb a présenté les grandes lignes de la restructuration du système de santé au Maroc, avant que les représentants du syndicat ne prennent la parole et livre leur plaidoirie sur les points urgents de leur dossier revendicatif. Ainsi, les représentants du bureau du Syndicat ont insisté sur l'importance d'adopter une « approche participative » de la part du ministère, dans la mise en œuvre et l'évaluation de la loi sur la fonction publique de santé, en préservant les acquis du statut actuel de la fonction publique et en adoptant des réformes fondées sur le dossier revendicatif national des professionnels du secteur. Parmi les revendications phares évoquées devant le ministre par le syndicat, les syndicalistes ont insisté une nouvelle fois sur « l'adoption de l'indice salarial 509 avec la totalité de ses indemnités (plus deux échelles hors cadre), avec un salaire stable équivalent à un doctorat en médecine en plus d'une rémunération sur la rentabilité, en tenant compte de la spécificité de chaque spécialité médicale et la nature de la pratique médicale, tant préventive que curative, et en tenant compte aussi des différences géographiques des cadres ». Une revendication acceptée par le ministère de la Santé avec une promesse d'application dans les plus brefs délais par le gouvernement actuel, a souligné le syndicat dans un communiqué à l'issue de la réunion. Les représentants du syndicat ont également évoqué les conditions scientifiques de bonnes pratiques afin d'améliorer les conditions d'accueil et de travail, en plus de la limitation de l'âge de la retraite à 55 ans, le droit à une retraite anticipé après 21 ans de service tout en gardant la porte ouverte au volontariat pour ceux qui souhaitent poursuivre le travail comme option. De même, le syndicat a soulevé le droit à la promotion du corps médical, la révision des horaires de travail selon le programme médical et le droit à la mutation sans condition du remplaçant. Sur ce dernier point, le syndicat à implorer l'intervention urgente de Khalid Ait Taleb pour régler le blocage des transferts suspendus depuis des années et annuler la condition du remplaçant. Le droit à la démission du médecin a également été soulevé lors de cette réunion avec le ministre, mais « selon des critères objectifs qui évoquent la justice entre médecins », souligne le syndicat qui a appelé à la révision de la loi sur les gardes, la hausse des indemnités et l'amélioration et le changement de la manière dont les indemnités sont calculées. Dans le volet formation, le syndicat a évoqué la revendication liée à la possibilité de passer la spécialité de médecine de famille ou médecine d'urgence après quelques années de pratiques seulement, le droit à la formation continue indemnisée par le ministère, ainsi que le droit à un partenariat réel entre les secteurs publics-privés qui va dans les deux sens. À la fin de la réunion, le ministre a exprimé « sa compréhension de l'ensemble des revendications avancées par le syndicat et sa détermination à fournir tous les efforts nécessaires pour leur mise en œuvre, précisant qu'il n'existe actuellement aucun projet de loi sur l'emploi dans le secteur de la santé ». Il a donc été convenu, entre les deux parties, la tenue d'une réunion dans le cadre du comité technique paritaire entre le syndicat indépendant et le ministère, pour trouver des solutions urgentes aux revendications à caractère immédiat, avec la discussion et la préparation d'une vision commune sur la fonction de la santé publique de manière participative avant la mise en œuvre effective du projet.