Alors que son prédécesseur, Said Amazazi, avait clairement annoncé, en mars 2019, que le ministère de l'Education nationale avait mis fin à l'ère du recrutement par contrat au profit du recrutement régional, le département de Chakib Benmoussa revient aujourd'hui avec de nouvelles conditions de recrutement des enseignants dits « contractuels« . « À l'occasion de la publication de l'avis d'organisation du concours de recrutement des enseignants et des cadres administratifs, des innovations importantes ont été introduites dans le cadre de la réforme pour une renaissance éducative« , a indiqué le ministère de l'Education dans un communiqué vendredi. Cette démarche intervient juste après la déclaration du porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, qui avait indiqué il y a une semaine que l'exécutif annoncera des nouveautés et des nouvelles innovantes à la fin du mois concernant le dossier des contractuels, avec l'implication des syndicats. Ces derniers ont d'ailleurs été convoqués, tour à tour, par le ministère à la table du dialogue. Ce que propose Benmoussa Quelles sont justement ces « innovations importantes » proposées par le département de Benmoussa, fraîchement élu à la tête de l'un des ministères les plus complexes?. Dans un premier temps, le ministère de l'Education nationale précise que le concours de cette année (2021/22) s'inscrit dans la politique d'amélioration qualitative du système éducatif, initié par la Loi-cadre et érigée en tant que priorité par le Nouveau Modèle de Développement (NMD) et le programme gouvernemental, ajoutant que « cette orientation contribue à répondre aux attentes des Marocaines et des Marocains concernant l'école publique« . Le ministère propose ainsi la mise en place d'une procédure de pré-sélection au concours écrit sur la base de critères objectifs et rigoureux, afin de renforcer la sélectivité du concours, et l'attractivité des métiers de l'enseignement pour les meilleurs candidats, indique le ministère, expliquant que les critères pris en compte seront la mention obtenue au baccalauréat, celle de la licence et la durée pour l'obtention de cette dernière. L'autre nouveauté concerne le concours, qui sera marqué par l'introduction d'une lettre de motivation exigée des candidats pour évaluer l'intérêt pour les métiers de l'éducation et favoriser ainsi les vocations, précise le ministère. Pour les titulaires de licence d'éducation, le département de Benmoussa précise qu'ils seront exemptés de la phase de pré-sélection et seront, donc, soumis directement au concours écrit. Une disposition qui contribue à encourager les parcours de formation longs en 5 ans renforçant la professionnalisation du métier. Concernant l'âge, qui n'était pas jusque-là une condition de recrutement, le ministère a fixé l'âge maximum requis à 30 ans, afin d'attirer des candidats jeunes dans la profession enseignante. L'objectif, selon le ministère, est de s'assurer de leur engagement durable pour l'école publique et d'investir dans la formation et le développement de leur parcours professionnel. Le ministère de l'Education nationale a ainsi conclut que l'ensemble de ces dispositions constituent une première étape dans le processus d'amélioration du recrutement et de l'attractivité des métiers de l'éducation. Reste à voir maintenant la réaction des enseignants dits « contractuels« , concernant ces nouvelles conditions, alors qu'ils attendent toujours la réalisation de leur revendication phare qui est l'intégration à la fonction publique au sein du ministère de l'Education nationale.